Amnesty international: Il faut que les autorités iraniennes libèrent Mohammad Maleki, un universitaire âgé de soixante-seize ans qui est détenu au secret depuis quarante et un jours alors quil na vraisemblablement fait que critiquer de manière pacifique lélection présidentielle iranienne, a déclaré Amnesty International.
Lorganisation a en outre fait savoir quelle était très inquiète pour la santé de cet homme et quelle craignait que sa vie ne soit en danger, car il souffre de plusieurs affections graves.
Mohammad Maleki, ancien président de luniversité de Téhéran, est détenu sans inculpation à la prison dEvin, dans la capitale iranienne, depuis son arrestation en août. Son ordonnance de maintien en détention provisoire pendant deux mois a été renouvelée le 22 octobre, alors quil na pas eu la possibilité de la contester et quaucune justification pour cette prolongation na été fournie.
Les fonctionnaires qui ont arrêté Mohammad Maleki ont indiqué à son épouse, Ghodsi Mir Moez, quil faisait lobjet dune enquête pour déclenchement de troubles à lordre public et en raison de liens présumés avec lOrganisation iranienne des moudjahidin du peuple (OMPI), un groupe dopposition interdit en Iran.
De nombreuses personnes arrêtées depuis lélection ont été accusées de faits similaires.
Les proches de Mohammad Maleki ont souligné quil nappartenait à aucun parti politique et navait même pas voté lors de lélection présidentielle du 12 juin.
Il a critiqué le déroulement de ce scrutin mais na pas exprimé publiquement son opinion au sujet de lun ou lautre des quatre candidats.
Amnesty International a déclaré quelle le considérait comme un prisonnier dopinion, détenu uniquement pour avoir exprimé pacifiquement ses opinions.
Avant son arrestation, Mohammad Maleki recevait régulièrement des soins pour un cancer de la prostate ; il ne bénéficie pas de cette prise en charge médicale en détention.
Le 23 octobre, Ghodsi Mir Moez a déclaré lors dune interview accordée à une station de radio allemande quelle craignait que létat de santé de son mari ne se soit dégradé.
Sa famille et son avocat ont été autorisés à lui rendre visite une fois, le 14 septembre. Après cette entrevue, Ghodsi Mir Moez a déclaré :
« Jai remarqué que son état physique sétait détérioré. Ses mains et ses pieds tremblaient en permanence et il navait pas assez de force pour rester debout. » Elle a en outre indiqué quil sétait plaint de « ressentir dintenses douleurs et de souffrir dune accélération du rythme cardiaque, dhypotension et dune sensation de brûlure lorsquil urinait ».
Amnesty International a exhorté les autorités iraniennes à fournir immédiatement à Mohammad Maleki tous les soins médicaux dont il a besoin, y compris ceux disponibles en dehors de la prison si nécessaire.
Lorganisation les a également engagées à donner de toute urgence des précisions concernant son état de santé et à lui permettre de recevoir sans délai et régulièrement des visites de sa famille et de son avocat.
mis en ligne vendredi 30 octobre 2009