Iran Focus, Téhéran, 1 mai Un stade Azadi plein à craquer à Téhéran a été le théâtre aujourdhui de protestations hostiles au pouvoir, obligeant Ali Akbar Hachemi Rafsandjani à annuler le discours quil comptait prononcer à loccasion de la Journée du Travail.
Des témoins ont rapporté que 20.000 travailleurs rassemblés dans et autour du stade Azadi de la capitale, qui compte 12.000 sièges, pour le 1er mai, criaient à pleins poumons « le parlement nous a trahi, avec laide des dirigeants ».
Bien quorganisé par le pouvoir, ce rassemblement a vite dégénéré en contestation.
Rafsandjani, qui est également le chef du puissant Conseil de détermination des intérêts de lEtat, devait prendre la parole. Mais devant la foule qui scandait «Que le gouvernement du serviteur nous foute la paix ! » ou « Abolissez lesclavage en Iran ! », il a préféré ne pas se risquer au micro. Rafsandjani évoque parfois son ancien cabinet sous lappellation du « gouvernement du serviteur ».
Un témoin a déclaré que la tension est montée dun cran quand la rumeur a couru que Rafsandjani comptait utiliser la Journée du travail pour sa campagne électorale.
Plus dune fois, les sifflements et les huées ont retenti quand le présentateur a prononcé son nom. Beaucoup lançaient : « Référendum, référendum, cest ce que demande le peuple ».
Peu après le début, Hossein Kamali, ancien ministre du travail, a prononcé un discours avant de laisser la place à des mini divertissements, qui ont aiguisé la colère des participants, qui étaient « venus de loin pour faire entendre leurs revendications et non pour que lon détourne leur attention ». Beaucoup ont alors déserté le stade.
Un groupe de travailleurs dans laile nord du stade ne cessait de scander : « Ne laissez pas nos appels tourner en cris de colère ! »
Tout le secteur entourant le stade grouillait de forces de sécurité, de patrouilles, dambulance et de voitures de pompiers. Les agents de sécurité ont procédé à de nombreuses arrestations et les téléphones mobiles ont été brouillés dans lenceinte du stade.
Des mouvements de protestations similaires ont eu lieu dans tout le pays, particulièrement dans la capitale.
Dans le quartier de Jayhoun, des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de sécurité.