AFP: La levée partielle des sanctions contre l’Iran, actée par l’accord de Genève, n’ouvre pas la « saison des affaires » avec le pays et changera peu de choses pour son économie, a affirmé un haut responsable du Trésor américain lundi.
« Toute entreprise, toute banque, tout courtier qui pense que la saison des affaires est désormais ouverte en Iran se trompe durement », a insisté ce responsable sous couvert de l’anonymat.
Cette levée de sanctions d’une valeur totale de 6 à 7 milliards de dollars, dont 4,2 milliards pour les seules mesures américaines, « est un programme très modeste », a-t-il ajouté.
« Par rapport à la détresse économique que l’Iran connaît actuellement, cet allègement est négligeable économiquement », a-t-il poursuivi ajoutant que cela « ne bougerait pas les aiguilles des indicateurs économiques » de l’Iran.
Selon lui, le produit intérieur brut (PIB) iranien a chuté de 5% l’année dernière et continuera à glisser de la même manière cette année. La valeur de la monnaie nationale, le rial, a perdu près de 60% en deux ans « et même s’il remonte un peu » grâce à l’accord, « il ne va pas retrouver le niveau d’il y a un an et demi », a encore affirmé ce haut responsable du Trésor.
« Si les Iraniens sont venus à la table des négociations, c’est à cause de la pression(économique) qu’ils ressentaient et nous devons continuer à exercer cette pression jusqu’à la prochaine étape » des négociations sur le programme nucléaire, a-t-il ajouté.
Depuis des années, les Etats-Unis et la communauté internationale imposent un arsenal de sanctions à l’Iran accusé de tenter de se doter de l’arme atomique sous couvert d’un programme civil d’énergie nucléaire.
L’accord conclu samedi à Genève débloque pour 4,2 milliards de dollars de recettes pétrolières par étape sur six mois. Il suspend aussi les sanctions sur les exportations pétrochimiques et automobiles (pour 1,5 milliard de dollars) et autorise l’échange d’or avec l’Iran à condition que le précieux métal soit acquis avec des devises étrangères.
L’accord, conclu dans la nuit de samedi et dimanche avec les principales puissances, prévoit enfin que l’Iran puisse payer les bourses d’études de ses étudiants à l’étranger dans des universités reconnues pour 400 millions de dollars.
« L’essentiel des sanctions reste en place », a encore insisté ce haut responsable du Trésor rappelant que les avoirs de quelque 600 personnalités ou entités iraniennes restaient gelés.