AFP : Le groupe pétrolier japonais Inpex a annoncé vendredi son retrait du plus important gisement pétrolier iranien, une décision qui pourrait être motivée par son souci d’éviter des sanctions américaines mais aussi de quitter un projet peu rentable.
« Inpex s’est mis d’accord avec la compagnie nationale pétrolière iranienne et notre filiale va se retirer du projet de développement du champ d’Azadegan », a déclaré l’entreprise nippone dans un communiqué.
Inpex, dont le ministère de l’Economie, du Commerce et de l’Industrie (Meti) est le premier actionnaire, était au départ le principal investisseur dans le développement de ce gisement aux réserves évaluées à 42 milliards de barils de brut.
Inpex avait réduit drastiquement sa part en 2006, de 75% à 10%, à cause des tensions internationales autour du programme nucléaire iranien. Le groupe n’a pas souhaité préciser les raisons de son retrait total.
En restant partie prenante du développement de ce gigantesque champ pétrolier, Inpex prenait le risque d’être placée par les Etats-Unis sur une liste noire des entreprises faisant affaire avec la République islamique. Dans ce cas, le groupe se serait vu restreindre l’accès au marché américain et dans d’autres régions du monde.
Selon l’analyste des matières premières Ben Wedmore, de MF Global, la véritable cause du désengagement d’Inpex réside dans « le peu d’attractivité du projet ».
« L’annonce récente des sanctions américaines constitue une bonne excuse pour Inpex afin de quitter le projet complètement », a-t-il estimé.
Les Etats-Unis, comme d’autres pays occidentaux, soupçonnent l’Iran de vouloir se doter de l’arme atomique sous couvert de programme nucléaire civil.
Début septembre, Tokyo a adopté de nouvelles sanctions contre Téhéran, incluant notamment l’arrêt de tout investissement dans le domaine gazier et pétrolier iranien.
Le secteur des hydrocarbures est vulnérable: l’Iran a beau être le quatrième producteur mondial de pétrole, et le quatrième fournisseur de pétrole brut du Japon, elle importe jusqu’à 40% de son essence car elle manque de capacités de raffinage pour satisfaire sa demande intérieure.
Ces diverses décisions se sont ajoutées à d’autres mesures de rétorsion économique instaurées en août par le Japon, conformément à la résolution 1929 du Conseil de sécurité de l’ONU qui a prévu un quatrième train de sanctions contre l’Iran.
D’autres entreprises nippones réduisent leurs échanges et activités avec l’Iran. En août, le premier constructeur automobile mondial, Toyota, a ainsi suspendu ses exportations de véhicules à destination de la République islamique.