TEHERAN, 26 janvier 2012 (AFP) – La Banque centrale iranienne a décrété un taux fixe unique pour le dollar après plusieurs semaines d’une tourmente monétaire qui a vu le rial iranien s’effondrer sur le marché parallèle des devises, ont rapporté jeudi les médias iraniens.
« A partir de samedi, il y aura un taux fixe unique pour le dollar qui sera de 12.260 rials », a déclaré Mahmoud Bahmani à la télévision d’Etat.
« Ce taux est valable pour tous les virements et les importations autorisées (…) ainsi que pour les étudiants à l’étranger ou encore les voyageurs », a précisé M. Bahmani.
Il existait jusqu’à ces dernières semaines deux taux officiels en Iran: un taux bancaire fixe de 11.300 rials pour un dollar, destiné aux opérations de l’Etat et aux importations officiellement approuvées, et un taux « parallèle » plus élevé, fluctuant au grès de l’offre et de la demande, auquel entreprises et particuliers pouvaient acheter des devises dans des bureaux de change agrées.
Une raréfaction des devises entraînée par les sanctions bancaires occidentales contre l’Iran a fini par obliger en novembre la Banque centrale à cesser de soutenir sa monnaie par des injections massives sur le marché parallèle comme elle le faisait depuis des années, provoquant l’effondrement du rial.
L’envolée du dollar sur le marché parallèle, où le billet vert est passé de 13.500 à plus de 18.000 rial au cours des dernières semaines, a incité le gouvernement à y imposer à la mi-janvier un taux fixe de 14.000 rials, tout en conservant le taux officiel de 11.300 rials.
Cette mesure a immédiatement gelé le marché parallèle et créé un marché noir jusqu’alors inexistant.
Le dollar s’échangeait jeudi à 17.000 rials sur ce marché noir, après y être monté jusqu’à plus de 22.000 rials en début de semaine.
La Banque centrale a averti les bureaux de change qu’ils seraient fermés s’ils échangeaient les dollars aux particuliers plus de 5% au-dessus du nouveau taux officiel unique.
Poussées par la bourrasque monétaire, les autorités ont également fini, après plusieurs semaines d’hésitation, à remonter le taux d’intérêt bancaire plancher de 12,5% à 21%, un chiffre correspondant tout juste à celui de l’inflation officiellement reconnue.