TOKYO, 21 mars 2012 (AFP) – Le Japon a promis mercredi de réduire « considérablement » ses importations de pétrole iranien à l’avenir, afin d’intensifier la pression internationale contre le programme nucléaire controversé de Téhéran.
« Nous avons expliqué aux Etats-Unis que la tendance (de réduction des achats de brut iranien) va s’accélérer à l’avenir et que nous allons réduire considérablement nos importations », a expliqué le porte-parole du gouvernement nippon, Osamu Fujimura, lors d’une conférence de presse.
Il s’exprimait après la décision américaine d’exempter Tokyo des sanctions financières visant toute institution financière étrangère qui commercerait avec la banque centrale iranienne dans le secteur du pétrole. Le Japon s’était inquiété d’être victime de ces nouvelles mesures et avait demandé aux Etats-Unis de faire une exception.
« Nous saluons la décision américaine, qui prend acte du fait que nous avons réduit nos importations de brut iranien », a souligné M. Fujimura.
Les autorités nippones assurent avoir diminué d’environ 40% leurs importations depuis cinq ans. Le pétrole iranien représentait toutefois encore 8,8% des achats nippons d’or noir à l’étranger en 2011, d’après l’Association pétrolière du Japon.
M. Fujimura n’a toutefois pas voulu préciser de quels montants les achats de pétrole iranien seraient réduits à l’avenir, expliquant qu’il s’agissait d’une matière à discussion entre le Japon et les Etats-Unis.
Le ministre japonais de l’Economie, Yukio Edano, a prévenu que ces importations ne seraient pas « ramenées à zéro immédiatement ».
Dépourvu d’énergie fossile, le Japon est largement dépendant de ses achats de pétrole du Moyen-Orient. L’Arabie Saoudite lui procure 30% de ses importations d’or noir et les Emirats arabes unis 20%.
Tokyo a récemment multiplié les contacts pour compenser auprès d’autres fournisseurs la baisse de ses achats iraniens.
La réduction de ses importations d’Iran est d’autant plus difficile à mettre en oeuvre pour la troisième puissance économique mondiale que ses besoins en hydrocarbures ont augmenté, depuis l’accident nucléaire de Fukushima qui a entraîné par précaution l’arrêt de la plupart des réacteurs de l’archipel.
Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu’ils allaient exempter 11 pays, dont le Japon et dix pays européens, de leurs nouvelles sanctions lancées contre le programme nucléaire de Téhéran.
L’exemption américaine, d’une durée renouvelable de 180 jours, concerne des pays qui ont significativement réduit le volume de leurs importations de pétrole iranien, a précisé la secrétaire d’Etat Hillary Clinton.
L’Union européenne a annoncé fin janvier son intention d’imposer un embargo pétrolier graduel sans précédent contre l’Iran et le Japon a réduit ses importations de pétrole iranien de « 15 à 22% » au cours des six derniers mois de 2011, a souligné un haut responsable américain.
L’Iran affirme que ses recherches sur l’atome ne visent que des applications civiles, mais les Occidentaux soupçonnent un programme nucléaire militaire.