AFP: L’économie iranienne a enregistré une légère contraction en 2012 en raison des sanctions occidentales sur ses exportations pétrolières dont l’impact s’est fait ressentir dans plusieurs secteurs, a indiqué dimanche le Fonds monétaire international (FMI).
« Nos prévisions montrent une légère contraction de l’économie iranienne en 2012 (…) et une augmentation de la poussée inflationniste durant la même période », a déclaré à l’AFP le directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l’Asie centrale, Masood Ahmed, à Dubaï où il a présenté le rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales.
Les chiffres du FMI prévoient une contraction économique de 0,9% cette année en Iran et une modeste croissance de 0,8% en 2013, contre un taux de croissance de 2% en 2011 et de 5,9% en 2010.
« Cette dégradation reflète à la fois une baisse de la production de brut, en partie à cause des contraintes extérieures, et les retombées de cette baisse sur le reste de l’économie », a ajouté M. Ahmed.
Selon des projections du FMI, les exportations iraniennes de pétrole ont baissé à 1,25 million de barils par jour (mbj), contre 2,14 mbj l’an dernier.
L’Union européenne a mis en place depuis le 1er juillet un embargo total sur le brut iranien, dans le cadre d’une série de sanctions liées au programme nucléaire controversé de l’Iran. Les pays européens représentaient auparavant quelque 20% des exportations pétrolières de ce pays.
M. Ahmed a relevé que la baisse avait eu lieu bien que « d’autres secteurs de l’économie se portent bien, comme l’agriculture ».
« L’économie est diversifiée en Iran. La part du pétrole dans le PIB n’est pas aussi grande que pour d’autres pays exportateurs de pétrole », a-t-il dit.
L’agriculture contribue à hauteur de 10% du PIB iranien, alors que l’industrie, y compris le pétrole, représente environ 40%, et les services 50%.
Le responsable du FMI a souligné que ses prévisions ne tenaient pas compte de la forte dépréciation du rial, la monnaie nationale iranienne.
« Ces projections ont été faites avant la dépréciation très importante de la monnaie et l’incertitude croissante qui en a découlé, ce qui aura probablement un impact plus négatif sur l’économie l’année prochaine », a-t-il dit.
Les sanctions sur les exportations pétrolières ont provoqué une pénurie de devises étrangères, causant l’effondrement en octobre du cours du rial et accentuant le taux d’inflation qui, selon le FMI, est de 25,2% cette année, contre 21,5% en 2011.