AFP – Les autorités de Bahreïn ont déclaré jeudi avoir arrêté des fugitifs qui tentaient de partir vers l’Iran près de six semaines après leur évasion spectaculaire de prison. « Les forces de sécurité ont déjoué à l’aube ce jour une tentative d’évasion clandestine de fugitifs terroristes par bateau vers l’Iran », après l’attaque du 1er janvier contre la prison de Jau, a affirmé le ministère de l’Intérieur dans un tweet.
Le ministère n’a pas immédiatement précisé combien de « fugitifs » avaient été arrêtés jeudi.
Le 1er janvier, quatre hommes armés avaient mené une opération audacieuse ayant permis l’évasion de dix personnes condamnées à de longues peines pour « terrorisme », alors qu’un policier avait été tué. Les assaillants n’avaient pas été identifiés.
La prison centrale de Jau compte de nombreux Bahreïnis de confession chiite condamnés ou jugés pour implication dans des violences politiques.
En juin dernier, 17 détenus s’étaient évadés d’une autre prison plus petite à Bahreïn, celle d’Al-Hadd, à l’est de Manama. Les autorités avaient plus tard annoncé avoir arrêté 11 de ces fugitifs. Bahreïn, petit royaume du Golfe dirigé par une dynastie sunnite, est secoué par des troubles sporadiques depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation animé par la majorité chiite qui réclame des réformes et une meilleure prise en compte de ses intérêts.
Les autorités nient toute discrimination envers les chiites et accusent régulièrement l’Iran de s’ingérer dans les affaires de Bahreïn, ce que Téhéran dément. Le royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, est un allié des puissances occidentales. Des ONG l’accusent régulièrement de « sérieuses violations » des droits de l’Homme et « d’actes de torture » contre des opposants emprisonnés.