Par Jubin Katiraie
La Ligue arabe et le Conseil de coopération du Golfe ont déjà classé le Hezbollah libanais, inféodé au régime iranien, comme une organisation terroriste. Cependant, l’Union européenne a décidé il y a six ans de ne placer que « l’aile militaire » du Hezbollah sur sa liste terroriste.
À l’époque, cette reconnaissance partielle était un succès. Les 28 États membres ont finalement – après beaucoup de résistance – ajouté l’aile militaire du Hezbollah sur la liste du terrorisme de l’UE.
Grâce à l’initiative de la Grande-Bretagne et à la détermination de la Bulgarie – qui a dû faire face à une attaque meurtrière du Hezbollah l’année dernière – ainsi que du Chypre – où un partisan du Hezbollah a été arrêté pour espionnage sur des cibles – l’UE a reconnu la menace posée par le Hezbollah dans les villes européennes.
Mais l’UE a décidé, dans une démarche inhabituelle, de ne pas mettre « l’aile politique » du Hezbollah sur la liste du terrorisme.
Selon les experts en sécurité, il ne saurait y avoir de distinction moins significative que celle-ci. Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a souligné que son organisation ne peut être divisée. Et il s’est moqué de la décision de l’UE en disant: « Ce n’est qu’une blague, je suggère que nos ministres du prochain gouvernement viennent de la branche militaire du Hezbollah ».
L’UE affirme que le Hezbollah est également un parti « légitime » au Liban qui participe aux élections et compte des membres au gouvernement. Classer le Hezbollah dans sa globalité en tant qu’organisation terroriste limiterait les droits fondamentaux de ceux qui choisissent le Hezbollah et mettrait en péril la fragile stabilité du Liban, a déclaré l’UE.
Toutefois, selon les experts, cet argument empêche de reconnaître l’évidence:
Premièrement, le Hezbollah peut voter, mais il ne s’agit que d’utiliser le système électoral pour gagner en influence.
Deuxièmement, le Hezbollah veut faire partie du système politique tout en maintenant ses forces hors de contrôle de l’État. Ainsi, le Hezbollah est depuis longtemps un État dans l’État qui met en péril la souveraineté et la sécurité du Liban.
Troisièmement, le Hezbollah est une milice inféodée à l’Iran et tous ses départements soutiennent son idéologie meurtrières, selon des experts.
C’est précisément la conclusion tirée par un rapport des services de renseignement néerlandais, selon lequel « l’aile politique du Hezbollah est contrôlée par un conseil de coordination conjoint ». Le même rapport indique: « Les Pays-Bas ont changé de politique et ne font plus la distinction entre l’aile politique et l’aile terroriste du Hezbollah. Ils ont classé l’ensemble du Hezbollah en 2004 en tant qu’organisation terroriste. »