Associated Press, Bagdad, 29 mai De Bushra Juhi Un grand nombre de voitures piégées et de bombes de bord de route ont tué plus de 30 personnes en Irak lundi, un jour après quun chef tribal qui défiait les terroristes les plus craints en Irak et envoyait des combattants pour aider les troupes américaines contre al-Qaïda dans louest de lIrak, ait été abattu.
Les explosions ont débuté peu après laube avec une bombe de bord de route qui a tué 10 Irakiens travaillant pour une organisation dopposants iraniens résidant en Irak. Lexplosion visait un bus public près de Khalis, à 80 kilomètres au nord de Bagdad, dans la province de Diyala, zone connue pour la fréquence de telles attaques. Douze personnes ont été blessées daprès la police.
Toutes les victimes décédées étaient des employés irakiens qui se dirigeaient vers le camp des Moudjahidine-e Khalq opposés au régime de lIran, selon le groupe.
Une voiture piégée placée près de la principale mosquée sunnite Abou Hanifa à Bagdad a tué au moins neuf Irakiens et en a blessé 25, selon la police. La bombe a explosé à midi dans le quartier dAzamiyah au nord de Bagdad et était si puissante quelle a pulvérisé le véhicule. Les équipes de secours et les soldats de larmée irakienne ont transporté les victimes sur des brancards vers les ambulances, comme le montre un reportage télévisé dAP.
Une autre bombe dissimulée dans un mini van a tué au moins sept personnes et blessé 20 à lentrée dun marché de vêtements en plein air dans la banlieue de Kazimiyah, au nord de Bagdad, daprès la police.
Une voiture en stationnement a explosé près de lécole supérieure Ibin al-Haitham à Azamiyah, aussi au nord de Bagdad, tuant deux civils et blessant au moins cinq personnes dont quatre soldats irakiens, a rapporté le lieutenant colonel de police Falah al-Mohammedawi.
Sur la place Tahariyat Square, à Bagdad, une voiture piégée visant un convoi américain a tué un civil et blessé neuf autres selon le lieutenant colonel de police Abbas Mohammed Salman. On ne sait pas sil y a eu des victimes parmi les Américains, mais au moins un Humvee a été vu en train de brûler.
Une deuxième bombe visant une patrouille de police irakienne non loin de là a tué une personne et en a blessées 10, dont quatre policiers.
Ailleurs, une bombe de bord de route a tué deux officiers de police et blessé trois autres dans le quartier de Karradah à Bagdad ; un autre a trouvé la mort et six autres ont été blessés lorsquune bombe cachée dans un mini van a explosé.
Lexplosion à Diyala a soufflé tout le côté du bus public blanc et les éclats ont troué le côté calciné du bus. Le véhicule, inspecté plus tard par les soldats américains, était maculé de sang.
« Nous transportions les travailleurs de Baqouba au camp des Moudjahidine lorsque la bombe a explosé et tué tous ces gens », un homme qui était présent dans le bus a déclaré à APTN.
De plus, des hommes armés ont tué deux officiers de police lorsquils ont attaqué un convoi dans louest de Bagdad. Un autre groupe a sérieusement blessé un colonel de police à Ghazaliyah. Deux autres policiers, identifiés comme danciens Baathistes, ont été tués à Amarah, à 290 kilomètres au sud-est de Bagdad.
Une bombe de bord de route a tué deux soldats britanniques à Basra, dans le sud de lIrak, et a blessé deux autres, a annoncé lundi le ministère de la Défense britannique.
Lexplosion a eu lieu dimanche soir, un jour après que les forces britanniques et irakiennes aient saisi le plus grand arsenal jamais découvert composé déquipements pour fabriquer des bombes ainsi que darmes, faisant partie dune campagne pour améliorer la situation de sécurité déplorable dans cette ville du sud de lIrak, selon le ministère.
Dimanche soir également, un chef de tribu, qui défiait les terroristes les plus craints en Irak et envoyait des combattants pour aider les troupes américaines contre al-Qaeda dans louest de lIrak, est mort dans une fusillade, dernière victime dune apparente campagne insurgée contre les Arabes sunnites qui collaborent avec les Américains.
Cheikh Osama al-Jadaan a été pris dans une embuscade par des hommes armés alors quil se déplaçait en voiture dans le quartier de Mansour à Bagdad, zone majoritairement sunnite. Le chauffeur dal-Jadaan et un de ses gardes du corps ont été tués également, selon le lieutenant de police Maitham Abdul Razzaq.
Al-Jadaan était leader de la tribu Karabila, qui compte des milliers de membres dans la province dAnbar, foyer dinsurrection sétendant de louest de Bagdad à la frontière syrienne. Il avait annoncé un accord passé avec le gouvernement irakien soutenu par les Etats-Unis pour aider les forces de sécurité à traquer les membres dal-Qaeda et les combattants étrangers.
Parallèlement, le parlement du pays sest réuni lundi pour discuter de la situation de sécurité fragile dans le pays.
Les hauts responsables américains espèrent que les Irakiens seront capables prochainement dassumer plus de responsabilités dans le domaine de la sécurité, permettant aux forces américaines de commencer à se retirer. Mais une semaine après la formation du gouvernement dunité du Premier ministre Nouri al-Maliki, les partis ethniques, sectaires et laïcs en Irak tentent de se mettre daccord sur les candidats aux postes cruciaux de ministres de lIntérieur et de la Défense, qui contrôlent les différentes forces de sécurité irakiennes.
Cette impasse a anéanti les espoirs selon lesquels al-Maliki, membre de la majorité chiite en Irak, pouvait faire prêter serment aux deux ministres lorsque les 275 membres du parlement se sont réunis dimanche après des vacances parlementaires de quatre jours.
Le porte-parole dal-Maliki, Yassin Majid, a déclaré que si les négociations duraient trop longtemps, le Premier ministre demanderait aux blocs politiques de présenter trois noms pour chaque ministère afin quil puisse prendre sa décision.
« Il ny a pas de délai, mais il pourrait être fixé cette semaine », a affirmé Majid.
Hassan al-Sineid, député chiite appartenant au parti Dawa dal-Maliki, a affirmé que cette mesure pourrait prendre effet avant mercredi.
Le ministère de lIntérieur dominé par les Chiites, et qui contrôle les forces de police, a été promis à cette communauté. Les Arabes sunnites doivent obtenir le ministère de la Défense, et donc le commandement de larmée.
On espère que cet équilibre permettra à al-Maliki davancer dans un plan prévoyant que les Irakiens assument toutes les responsabilités relatives à la sécurité dans les 18 prochains mois. Il veut attirer dans larmée des membres de la minorité arabe sunnite, qui constituent le cur de linsurrection.