Les quatre militaires, dont une femme, première soldate britannique tuée en Afghanistan, ont été tués par une puissante explosion au passage de leur convoi sur une route de la province de Helmand, dans le sud de l’Afghanistan, théâtre de combats acharnés contre les talibans.
Généralement, une explosion au passage d’un convoi ne fait pas plus d’une ou deux victimes, de sorte que cette attaque a relancé l’hypothèse EFP – Explosively formed projectiles, ou projectiles explosifs – une technologie permettant de tirer du métal en fusion, habituellement du cuivre, avec force telle que l’on peut détruire un véhicule blindé.
Cette technologie est déjà largement utilisée en Irak, selon les militaires américains qui accusent l’Iran de fournir le matériel et la technologie à des milices chiites.
Le nombre d’explosions extrêmement puissantes recensées cette année en Afghanistan donne à penser que l’Iran fournit maintenant cette technologie aux taliban.
DISPONIBLE SUR INTERNET
L’Iran a pour principe de considérer que les ennemis de ses ennemis sont ses amis, relève Francis Tusa, expert militaire et responsable de la revue Defence Analysis.
En soutenant les talibans, bien que ces derniers soient des adversaires historiques, les Iraniens maintiennent les Etats-Unis et leurs alliés occupés sur le terrain afghan.
Le général Dan McNeil, ancien commandant des forces de l’Otan en Afghanistan, a été parmi les premiers à mettre en cause l’Iran après la découverte, l’an dernier à Kaboul, d’un dispositif similaire aux EFP, mais d’autres experts jugent que les preuves sont insuffisantes à l’appui d’un soutien iranien et ils font valoir que les talibans peuvent parfaitement se passer d’une assistance iranienne.
Un article du Janes Terrorism and Security Monitor concluait catégoriquement l’an dernier que rien ne permettait de dire avec certitude que les Iraniens fournissent des EFP aux talibans.
En outre, les agents iraniens n’auraient pas intérêt à encourager l’utilisation d’armes signant leur ingérence alors que l’Afghanistan regorge déjà d’armes abandonnées au fil des batailles depuis l’invasion soviétique de 1979.
En outre, même si les talibans avaient recours à des EFP, ils n’auraient pas nécessairement besoin des talibans pour leur en expliquer le mode d’emploi, que n’importe qui peut se procurer sur internet, note une spécialiste des technologies militaires.