"Une frappe militaire (contre l’Iran) serait à mon avis pire que toute autre chose (…). Elle transformerait la région du Moyen-Orient en une boule de feu", a estimé M. ElBaradei, dans cet entretien diffusé en fin de soirée vendredi et rediffusé samedi.
Il a ajouté qu’il serait incapable dans ce cas de continuer à diriger l’AIEA.
Selon M. ElBaradei, une attaque ne ferait que durcir la position de l’Iran dans sa querelle avec l’Occident à propos de son programme nucléaire.
"Une frappe militaire provoquerait le lancement d’un plan d’urgence pour la fabrication d’une arme atomique avec le consentement de tous les Iraniens, y compris ceux qui vivent en Occident", a encore dit le chef de l’AIEA.
Disant ne pas voir dans l’état d’avancement actuel du programme nucléaire iranien "un risque imminent" de prolifération, Mohamed ElBaradei a indiqué qu’il n’aurait pas sa "place (à la tête de l’AIEA) en cas de frappe militaire contre l’Iran".
Vendredi, un important religieux iranien a mis en garde Israël contre une éventuelle attaque contre son pays, affirmant que la riposte serait "terrible".
"Si les ennemis, les Israéliens en particulier et leurs partisans aux Etats-Unis, cherchent à recourir à la force, qu’ils soient certains qu’ils recevront un coup terrible à la figure", a dit l’ayatollah Ahmad Khatami.
Le quotidien New York Times, citant des responsables américains, a indiqué vendredi que des manoeuvres militaires israéliennes ayant eu lieu début juin semblaient destinées à préparer l’armée à une éventuelle attaque contre les installations nucléaires de l’Iran.