AFP: Les Gardiens de la révolution, cibles de nouvelles sanctions américaines et d’attaques de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, passent pour la garde loyale de la République islamique d’Iran, qui ont pris un poids croissant dans l’Etat ces dernières années.
Placé sous les ordres directs du Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, les Gardiens de la révolution (Pasdaran) et les miliciens islamistes des Bassidjis qui en dépendent ont joué un important rôle dans la répression de la contestation contre la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad.
Leur mission est de défendre le régime islamique contre ses "ennemis" extérieurs mais aussi intérieurs.
Véritable armée parallèle, ils disposent d’un équipement beaucoup plus sophistiqué que l’armée régulière, possèdent leur propre aviation et marine mais aussi de missiles Shahab-3 et Sejil, d’une portée allant jusqu’à environ 2.000 km et capables d’atteindre Israël.
Ils sont aussi de plus en plus actifs dans l’économie par le biais de sociétés qui leur sont affiliées et qui ont décroché de gros contrats ces dernières années.
M. Ahmadinejad et d’autres responsables avaient fait partie des Pasdaran.
Le 10 février, les Etats-Unis ont renforcé les sanctions contre des entreprises liées aux Pasdaran pour tenter d’étrangler leurs rentrées d’argent, en les accusant de jouer un rôle important dans les programmes nucléaire et balistique du pays et de liens avec des groupes terroristes étrangers.
"Je crains que la croissance de l’influence et du pouvoir des Gardiens de la révolution constitue une menace très directe pour chacun", a dit Mme Clinton, en tournée dans le Golfe. Elle a affirmé redouter que l’Iran ne s’oriente "vers une dictature militaire", avec des entreprises contrôlées par les Pasdaran qui "supplantent" les instances gouvernementales.
Selon le Military balance 2009 de l’Institut international des études stratégiques de Londres, les Pasdaran dirigés actuellement par le général Mohammad-Ali Jafari, comptent 125.000 membres, contre quelque 400.000 hommes dans l’armée régulière.
Les effectifs des Pasdaran restent un secret d’Etat, de même que ceux de la Force Al-Qods au sein des Gardiens de la révolution, chargée des opérations à l’extérieur de l’Iran, et dont l’existence n’a jamais été confirmée par les autorités.
Washington accuse cette force de soutenir aussi bien des milices chiites irakiennes radicales que les talibans en Afghanistan, et les mouvements islamistes palestiniens Hamas et Jihad islamique.
Le corps des Pasdaran a été créé par un décret du 5 mai 1979 de l’imam Khomeiny, fondateur de la République islamique. Il s’agissait de réunir différentes unités paramilitaires en un seul organe dévoué au régime, pour contre-balancer le poids de l’armée régulière, restée neutre dans la Révolution mais dont certains officiers pouvaient être demeurés fidèles au Chah.
Leur rôle a été prééminent dans la guerre contre l’Irak (1980 à 1988), de même que dans la lutte contre les groupes armés de l’opposition.