
Plaidant la pauvreté en raison de l’effondrement du prix du pétrole, Abadi a exhorté la communauté internationale à soutenir l’Irak, non seulement dans sa lutte contre Daesh (ISIS), mais il a aussi demandé un soutien pour l’Irak « afin que l’État puisse fournir des services essentiels à la population. »
On pouvait s’y attendre, la chancelière allemande, craignant que les sondages en sa faveur aient chuté en raison de la crise des migrants, a accepté d’offrir à Abadi une ligne de crédit de 500 millions € (560 millions de dollars), en indiquant que le financement visait à aider les Irakiens à « reconstruire leur infrastructure, ainsi que de donner aux gens l’espoir pour l’avenir, afin qu’ils puissent éviter d’avoir à quitter leur pays. »
Struan Stevenson, président de l’Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA), a décrit le peuple irakien comme étant digne de ce soutien, mais a demandé au Premier ministre Abadi d’introduire des mesures radicales contre la corruption et l’injustice pour éviter une répétition de l’ère Maliki. Il a ajouté : « Malgré les avertissements répétés, l’Occident s’est rangé de son côté et a permis au prédécesseur d’Abadi, Nouri al-Maliki, de rester en fonction au poste de Premier ministre de l’Irak pendant 8 années désastreuses.
Il est devenu une marionnette du régime iranien fasciste, se soumettant à leurs souhaits en ouvrant une route directe pour les troupes et l’équipement iranien se dirigeant vers la Syrie afin de soutenir le régime de Bachar el-Assad. Maliki a donné libre cours aux milices chiites iraniennes, comme un véhicule pour faire respecter impitoyablement sa “poigne de fer” ainsi que la politique génocidaire de bombardements aveugles, le pilonnage, les arrestations arbitraires, la torture et les exécutions massives de civils sunnites innocents.
La division sectaire fomentée par Maliki a ouvert la porte à Daesh, qui a consolidé rapidement ses gains en saisissant plus d’un tiers du territoire irakien, y compris les grandes villes de Falloujah, Ramadi, Tikrit et la deuxième ville d’Irak Mossoul.
« Maliki est également devenu un voleur, privant systématiquement le peuple irakien de leur richesse pétrolière. La Commission irakienne d’intégrité (CoI) a déclaré au Parlement irakien l’année dernière que Maliki avait détourné la somme stupéfiante de 500 milliards de dollars (327 milliards de livres) au cours de son mandat entre 2006 et 2014. Le rapport CoI a déclaré que près de la moitié des revenus du gouvernement irakien au cours de cette période de huit ans ont été ‘volé’ par Maliki. Ce fut de la corruption à l’échelle industrielle. L’Iraq est maintenant considéré comme le pays le plus corrompu dans le monde arabe, selon Transparency International.
Les manifestations de grande ampleur impliquant des dizaines de milliers d’Irakiens ont eu lieu à Bagdad, Bassorah et dans d’autres grandes villes. L’objectif principal de la protestation est un tollé général contre la corruption de fonctionnaires du gouvernement et l’échec du gouvernement Abadi pour faire face efficacement à la situation actuelle.
Jusqu’à ce qu’Abadi arrête Maliki et l’accuse de corruption, de génocide et de crimes contre l’humanité, dissout les milices et confronte leurs atrocités, toutes les aides internationales auront le même sort que les précédentes, et l’Occident devrait se méfier avant d’offrir une aide financière à l’Irak. »
Si M. Abadi réalise ces réformes, cela va attirer beaucoup de soutien, dans le cas contraire cela attirera la destruction, la corruption et le génocide se poursuivra en Irak.
*Struan Stevenson, président de l’Association européenne pour la liberté en Irak (EIFA), a été membre du Parlement européen entre 1999 et 2014 et a présidé la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak de 2009 à 2014.
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