Iran Focus, Bagdad, 7 décembre Mercredi, un haut responsable irakien a déclaré quune enquête officielle sur la torture de plus de 170 prisonniers irakiens dans un centre de détention secret à Bagdad avait mis à jour les liens étroits entre les responsables de la prison et le corps des gardiens de la révolution de lIran voisin.
Lenquête a été menée par ladjoint du Premier ministre irakien, Rowsch Nouri Shaways, un des leaders du Parti démocratique kurde de Massoud Barzani.
Shaways a été chargé de mener lenquête après la découverte de détenus souffrant de malnutrition, beaucoup dentre eux portant des marques de torture, dans un bunker souterrain du ministère irakien de lIntérieur. Cest suite à la plainte dune famille irakienne qui prétendait quun de leurs fils était détenu secrètement, quun soldat de larmée américaine chargé de lenquête a fait cette découverte.
Lorsque les troupes américaines ont fait une descente dans le centre le mois dernier, ils sattendaient à trouver un petit nombre de détenus, et non pas 173 hommes et adolescents maladifs, tous Arabes sunnites.
Lenquête a établi que les responsables de la prison opéraient sur les ordres directs du ministre irakien de lIntérieur, Bayan Jabr, un haut dirigeant de lAssemblée suprême de la révolution islamique en Irak, soutenu par lIran.
Chose plus significative encore, lenquête a confirmé quun personnage clé dans les opérations de torture nétait autre quun Iranien ayant plusieurs identités, dont celle dAbu-Karam Alvandi, daprès le responsable irakien qui a lu le rapport de Shaways. Ce responsable, qui a parlé sous couvert danonymat, a des liens étroits avec le parti démocrate kurde.
Daprès lui, Alvandi est un agent de liaison entre les gardiens de la révolution et la Brigade Badr, laile militaire de lAssemblée suprême de la révolution islamique en Irak. Lorsque Shaways la convoqué pour linterroger, Alvandi ne sest pas présenté et a disparu depuis, explique le rapport qui ajoute quil a fui Bagdad pour une destination inconnue.
Le responsable irakien pense que le rapport de Shaways élargi le fossé entre les principaux groupes kurdes et chiites en Irak en tête des élections parlementaires décisives devant avoir lieu bientôt ce mois-ci. Il a déclaré que le dirigeant de lAssemblée suprême de la révolution islamique en Irak, Abdul-Aziz al-Hakim, avait, lors dune conversation animée, accusé le leader du parti démocrate du Kurdistan Massoud Barzani de chercher à faire du tort à son groupe à un moment aussi crucial.
Al-Hakim a tenté par tous les moyens dempêcher la publication du rapport de Shaways, a affirmé le responsable, tandis que Barzani continuait dinsister pour que les conclusions soient rendues publiques.
Le responsable a fait remarquer que le Premier ministre irakien, Ibrahim al-Jaafari, lui-même chiite, avait rejeté jusquà maintenant les requêtes pour la publication du rapport en raison des dommages politiques quelle causerait à la liste de candidats chiites pro-iraniens, menée par al-Hakim.