AP, 26 mars – L’Iran n’a pas pour objectif d’échanger les 15 marins et Marines britanniques détenus depuis vendredi contre les cinq Iraniens arrêtés dans le nord de l’Irak, a assuré lundi le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Mehzi Mostafavi.Il a annoncé qu’ils étaient interrogés pour déterminer s’ils avaient pénétré intentionnellement dans les eaux territoriales iraniennes.
Ces propos, rapportés par la télévision officielle iranienne, pourraient laisser entendre que Téhéran cherche une façon d’éviter une confrontation avec la Grande-Bretagne. Londres a répété lundi que les 15 marins et Royal Marines britanniques se trouvaient dans les eaux irakiennes, et pas iraniennes, lorsqu’ils ont été interpellés vendredi.
Mehzi Mostafavi, cité par le présentateur de la télévision iranienne, a assuré lundi que l’Iran « a suffisamment de preuves pour démontrer que les membres des Forces britanniques ont été interpellés dans les eaux iraniennes ». Il a ajouté que les Britanniques étaient interrogés par les autorités. « On devrait pouvoir déterminer si leur entrée était intentionnelle ou non. Une fois cela tiré au clair, la décision nécessaire sera prise », a-t-il ajouté.
A Londres, le cabinet de Tony Blair a précisé que cette affaire était traitée indépendemment des autres questions impliquant l’Iran, comme le dossier nucléaire, alors que le Conseil de sécurité vient de renforcer les sanctions à l’encontre de Téhéran.
La détention des militaires britanniques « doit être traitée en tant que telle et c’est notre approche », a précisé un porte-parole du Premier ministre. Il a répété par ailleurs, qu’il n’y a « aucun doute dans notre esprit » que les soldats se trouvaient dans les eaux irakiennes.
Le Premier ministre britannique Tony Blair a averti dimanche Téhéran qu’il considérait comme « très grave » l’interpellation des 15 militaires. « Ce n’est tout simplement pas vrai qu’ils soient allés dans les eaux territoriales iraniennes », a-t-il dit à la presse à Berlin.
De son côté, le chef de la diplomatie irakienne, Hoshyar Zebari, a demandé à l’Iran la libération des 15 Britanniques, expliquant qu’ils avaient été interceptés dans les eaux irakiennes et y opéraient avec l’accord du gouvernement irakien, selon un communiqué diffusé lundi par son cabinet.
Le ministre irakien des Affaires étrangères a discuté dimanche de cette question avec son homologue iranien Manouchehr Mottaki et remarqué que les autorités irakiennes pensaient que les 15 Britanniques avaient été interpellés dans les eaux territoriales irakiennes. « Il a demandé leur libération et que leur cas soit traité légalement et avec sagesse ».
En janvier, les troupes américaines ont interpellé cinq Iraniens dans le nord de l’Irak, les accusant de faire partie d’une force au sein des Gardiens de la Révolution qui fournirait des fonds, des armes et de la formation à des milices chiites irakiennes. Téhéran assure que les cinq Iraniens faisaient exclusivement des travaux consulaires.