AFP, Londres, 1 juin – – Londres envisage de faire appel à Téhéran afin qu’il l’aide à retrouver les cinq Britanniques enlevés à Bagdad, affirme vendredi le Guardian citant des sources officielles.
Cette possibilité a été évoquée jeudi lors d’une réunion de la cellule de crise COBRA à Londres, a ajouté le quotidien.
Les cinq Britanniques ont été enlevés mardi en plein jour dans un batiment officiel du ministère des Finances au centre de Bagdad.
Le ministre irakien des Affaires étrangères Hoshyar Zebari a laissé entendre que l’Armée du Mahdi, la milice du religieux radical Moqtada Sadr, plutôt qu’un groupe proche d’Al-Qaïda, pourrait être responsable de l’enlèvement.
Selon le Guardian, de hauts responsables britanniques estiment que l’Armée du Mahdi est composée de différents groupes qui ne sont pas tous sous l’influence de Moqtada Sadr et que certaines cellules secrètes de la milice sont connues pour avoir des liens avec les Gardes révolutionnaires iraniens.
« Le manque d’organisation et de discipline » au sein de l’Armée de Mahdi ont permis aux Iraniens d’y pénétrer et de faire passer certains combattants de Moqtada Sadr sous leur contrôle », a en outre estimé un haut responsable du ministère des affaires étrangères irakien cité par le journal.
« Ils +les Iraniens+ veulent montrer aux Etats-Unis qu’ils exercent une influence sur l’Armée de Mahdi et que les Américains devront faire appel à eux pour les aider », a ajouté le responsable irakien.
Le courant de Moqtada Sadr a démenti toute implication dans l’enlèvement, présenté par certains comme une réponse à la mort d’un chef de l’Armée du Mahdi à Bassorah (sud), dans une opération des forces irakiennes et britanniques.
Le Premier ministre Tony Blair a estimé que la Grande-Bretagne ne devait pas céder au terrorisme. « Nous connaissons les dangers et défis sur place, mais nous ne laisserons jamais réussir ceux qui sont prêts à utiliser les enlèvements et le terrorisme », a-t-il dit au Sierra Leone.