Reuters, Téhéran, 31 octobre – Les autorités iraniennes ont averti mercredi les Etats-Unis que l’Iran deviendrait pour eux « un bourbier plus profond que l’Irak » s’ils s’avisaient de l’attaquer au prétexte de le faire renoncer à son programme nucléaire.
« Si les ennemis font preuve d’inexpérience et veulent envahir l’Iran islamique, ils recevront une sérieuse gifle de l’Iran », a affirmé le commandant du corps des gardiens de la révolution, Mohamad Ali Jafari, lors d’une parade militaire dans le nord de l’Iran.
« L’ennemi doit savoir que, s’il attaque, il sera enlisé dans un bourbier plus profond que l’Irak et l’Afghanistan, dont il ne sortira que défait », a encore prévenu Jafari, dont les propos étaient rapportés par l’agence de presse officieuse Fars. Le corps des gardiens de la révolution et son unité d’élite, la brigade Al Qods, accusés d’alimenter l’instabilité en Irak, font l’objet de nouvelles sanctions américaines annoncées la semaine dernière.
Mardi, la Maison blanche a assuré que Washinton était résolu à résoudre pacifiquement la crise avec Téhéran au sujet du programme nucléaire iranien, alors que, quelques jours plus tôt, le président George Bush évoquait le spectre d' »une troisième guerre mondiale ».
« CLORE CES QUESTIONS AU PLUS VITE »
Dans le même temps, le président Mahmoud Ahmadinejad a réaffirmé que l’Iran ne négocierait avec personne son « droit légitime » à la technologie nucléaire et a exclu de discuter avec les Etats-Unis dont, a-t-il dit, « la nation iranienne n’a pas besoin ».
Des représentants des Etats-Unis et des autres pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu doivent se réunir jeudi ou vendredi à Londres pour débattre de nouvelles sanctions contre le régime de Téhéran.
La Chine et la Russie, qui y sont hostiles, préconisent la poursuite des efforts diplomatiques, dont ceux de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) qui doit rendre à la mi-novembre un rapport évaluant la volonté de l’Iran de dissiper les doutes qu’engendrent ses activites nucléaires sensibles.
« Nous encourageons la direction iranienne à travailler davantage, et plus activement si possible, avec l’AIEA pour éclaircir les questions soulevées par l’agence », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Lavrov, qui a été reçu mardi à Téhéran par Ahmadinejad deux semaines à peine après le président russe Vladimir Poutine, a « souligné l’importance de clore ces questions au plus vite afin de rétablir la confiance dans la nature exclusivement pacifique des activités de l’Iran ».