"L’Iran sera toujours aux côtés du gouvernement populaire d’Irak. Contribuer à la sécurité en Irak a toujours été l’une des principales orientations de l’Iran", a déclaré à Maliki le premier vice-président Parviz Davoudi, cité par l’agence de presse iranienne Irna.
Les Etats-Unis accusent Téhéran de déstabiliser son voisin en finançant, en équipant et en entraînant des milices chiites, tandis que l’Iran impute la persistance de l’instabilité à la présence des troupes américaines.
Pour faire pièce à l’influence croissance de la République islamique, Washington s’efforce d’amener les voisins sunnites de l’Irak à accroitre leur aide financière et à nouer des liens diplomatiques en bonne et due forme avec Bagdad.
Dominée par un puissant pôle chiite, l’équipe de Maliki joue une partition délicate avec Téhéran, dont elle sollicite le soutien tout en dénonçant les ingérences.
Lundi, le porte-parole du chef du gouvernement a assuré que "toutes les questions seraient sur la table" au cours de cette visite de trois jours.
Il entendait par là signifier que Maliki apporterait à Téhéran des "preuves de l’intervention iranienne" en Irak, rassemblées par un comité formé le mois dernier. On ignore si le sujet a été abordé dimanche.
COOPÉRATION CROISSANTE
"Du fait de la coopération croissante entre les mouvements irakiens, les problèmes de sécurité sont progressivement réglés", s’est félicité Maliki, s’adressant à Davoudi, toujours selon Irna.
"La sécurité de l’Irak aura un impact positif sur la sécurité du Moyen-Orient", a-t-il insisté, ajoutant que Bagdad "permettrait pas que l’Irak soit utilisé pour attenter à la sécurité de l’Iran".
Dans un communiqué diffusé à Bagdad, ses services précisent que son entretien avec Davoudi a porté le renforcement des liens politiques, économiques et commerciaux ainsi que sur le soutien iranien à la production d’électricité et aux services publiques.
"L’Irak est impatient de voir les entreprises iraniennes prendre part au développement des infrastructures", peut-on y lire.
Les relations entre les deux pays se sont nettement améliorées depuis l’invasion américaine de mars 2003 et la chute de Saddam Hussein, qui a lancé en 1980 une guerre meurtrière n’ayant cessé qu’en 1988.
Les Irakiens ont dit à plusieurs reprises ne pas vouloir que leur pays serve de terrain à une guerre larvée entre Téhéran et Washington, qui sont également en conflit à propos du programme nucléaire iranien.
Les Etats-Unis ont rompu leurs relations diplomatiques avec Téhéran après la révolution iranienne. Depuis, trois séances de pourparlers ont été organisées sur la question irakienne.
L’Iran a refusé de participer à une quatrième table ronde, jugeant ces discussions "inutiles".