AFP : Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a entamé mercredi au Liban une visite officielle controversée perçue comme une importante marque de soutien à son allié le Hezbollah et qualifiée de « provocation » en raison d’un déplacement prévu dans le sud frontalier d’Israël.
« Les ennemis du Liban et de l’Iran sont pris de terreur quand ils voient ces deux nations côte à côte », a déclaré le président iranien à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth, selon l’agence officielle iranienne Irna.
« Aujourd’hui, une nouvelle page se tourne. Je suis fier d’être au Liban », a-t-il poursuivi à l’adresse du président du Parlement, le chiite Nabih Berri, qui l’a accueilli en compagnie de députés et des deux ministres du Hezbollah chiite au sein du gouvernement d’union libanais.
La visite du président de la République islamique suscite le débat au Liban, le camp pro-occidental reprochant à Téhéran son « ingérence » et craignant que le pays ne devienne une « base iranienne » aux portes de l’Etat hébreu. (…)
En début de soirée, le président devrait apparaître au côté du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah lors d’un rassemblement populaire organisé par le parti chiite, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, qui l’accusent d’être massivement armé par l’Iran pour lutter contre Israël.
« Ce n’est plus notre pays, c’est le pays du Hezbollah et de l’Iran », estime Gerges, un chrétien de la région de Dora, au nord de Beyrouth.
« Le Hezbollah est prêt à vendre le Liban si Téhéran lui demande cela », estime de son côté Raed Khalil, commerçant sunnite de 39 ans dans la ville de Tripoli (nord).
Jeudi, au deuxième jour de sa visite Mahmoud Ahmadinejad se rendra dans des villages du sud frontalier d’Israël, durement touchés lors de la guerre de 2006.