AFP: Maryam Radjavi, dirigeante du principal mouvement d’opposition iranien en exil, a dénoncé samedi une attaque contre le camp d’Achraf qui aurait fait vendredi selon elle des dizaines de blessés parmi les opposants iraniens en exil réfugiés dans ce camp en Irak.
Mme Radjavi affirme que cette « agression » a été lancée par des « agents irakien et iraniens » et a fait « 175 blessés parmi les Achrafiens », essentiellement victimes de jets de pierre, de coups de barre de fer ou atteints par des cocktails Molotov, dans un communiqué transmis à l’AFP à Paris.
Elle affirme disposer de « films et photos » de cette attaque montrant « la participation active et féroce de militaires et d’agents rattachés au bureau du Premier ministre irakien », qu’elle accuse d’avoir facilité l’accès d’agents du régime iranien au camp.
La présidente du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), groupe d’opposition en exil, exige « la reprise de la protection » du camp par les Etats-Unis et demande « l’installation d’une équipe d’observateurs de l’ONU à Achraf ».
Quelque 3.500 sympathisants du CNRI, sont rassemblés dans ce camp, situé à 80 km au nord de Bagdad. Le camp avait été alloué par l’ancien président Saddam Hussein aux Moudjahidine du peuple, principale composante du CNRI, pour les amener à combattre avec lui le régime iranien.
Mais en 2003, à la chute de Saddam Hussein, ces opposants ont été désarmés par les forces américaines. Les Etats-Unis ont alors transféré le contrôle du camp aux forces de sécurité irakiennes, dont les responsables entretiennent de très bonnes relations avec Téhéran.
Fondés en 1965 avec pour objectif de renverser le régime du chah, puis le régime islamiste, les Moudjahidine ont été chassés d’Iran dans les années 1980. Ils sont considérés comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, mais plus par l’Union européenne depuis début 2009.
Fin novembre 2010, le Parlement européen avait demandé à la chef de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton « d’enjoindre les Nations unies de fournir d’urgence une protection aux opposants iraniens en exil du camp d’Achraf », soumis selon eux à un « siège impitoyable » par les autorités irakiennes.