AFP, Téhéran, 10 mai – Les étudiants de l’une des principales universités de Téhéran ont organisé un sit-in mardi pour la première fois depuis des mois pour protester contre les violations des droits de l’Homme et l’emprisonnement d’activistes politiques, ont indiqué des témoins à l’AFP.
Selon ces témoignages, ils étaient environ 200 rassemblés dans le calme à l’université Amir Kabir, l’une des plus actives dans la contestation politique.
« Nous sommes ici pour protester contre les violations des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, contre les détentions illégales d’activistes politiques et d’étudiants, les pressions accrues sur la presse, les restrictions à la liberté d’expression », dit le communiqué du Bureau pour la consolidation de l’unité, le principal syndicat réformateur étudiant qui avait appelé à la manifestation.
Le dissident Ebrahim Yazdi, l’ancienne députée réformatrice Fatemeh Haghighatjou et les parents de plusieurs prisonniers ont pris part au sit-in, tenu le jour d’ouverture du dépôt des candidatures à la présidentielle du 17 juin.
Les étudiants ont dénoncé les agissements du ministère des Renseignements à l’encontre de ceux qui appellent au boycottage des élections.
Ils ont réclamé « la libération inconditionnelle et immédiate de tous les prisonniers politiques », dont celle du journaliste dissident Akbar Ganji.
L’université passe pour le creuset de la revendication réformatrice. Mais une grande partie des étudiants, avec les jeunes et les femmes, sont d’autant plus démobilisés et amers devant la lenteur de la libéralisation, qu’ils avaient grandement contribué aux succès électoraux des réformateurs.
Ils ne se sont plus guère signalés depuis que, le 6 décembre, ils ont invectivé le président réformateur Mohammad Khatami lorsqu’il est apparu à l’Université à Téhéran.
Des étudiants en sit-in en Iran pour la 1ère fois depuis des mois (témoins)
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