AFP, La Haye, 10 mai – Le ministère des Affaires étrangères des Pays-Bas a convoqué l’ambassadeur d’Iran à La Haye après qu’une députée néerlandaise d’origine iranienne eut accusé les autorités de harcèlement à l’aéroport de Téhéran, a-t-on appris mardi de source officielle.
« Le ministre (Ben Bot) a convoqué l’ambassadeur iranien, et il va écrire une lettre à son homologue iranien pour demander des informations sur ce qui s’est passé », a indiqué à l’AFP le porte-parole de M. Bot, Bart Jochems.
L’ambassadeur Bozorgmehr Ziaran doit être reçu par un haut fonctionnaire, à une date non précisée.
Farah Karimi, une députée des Verts, a raconté à la presse néerlandaise mardi avoir été harcelée par les autorités iraniennes lundi soir à l’aéroport de Téhéran, alors qu’elle rentrait aux Pays-Bas après un séjour de dix jours dans son pays natal.
Mme Karimi a dit avoir été « menacée » par des soldats iraniens, interrogée, en particulier sur ses contacts avec des défenseurs des droits de l’homme, et que ses notes et agendas lui avaient été brièvement confisqués.
« La manière dont j’ai été traitée était extrêmement impressionnante, et je redoute ce qui pourrait arriver à mes contacts » en Iran, a-t-elle déclaré à l’agence néerlandaise ANP. « Si les autorités traitent ainsi un parlementaire néerlandais, que font-ils à leurs propres ressortissants »? », a-t-elle demandé rhétoriquement.
Mme Karimi est née en Iran mais elle a fuit pour les Pays-Bas en 1992. Au cours des dernières années, elle a effectué cinq visites dans son pays natal.
Selon elle, les autorités iraniennes l’ont harcelé parce qu’elle a récemment soutenu un projet de télévision d’information à destination de l’Iran, pour lequel, sous la pression du parlement, le gouvernement néerlandais a débloqué 15 millions d’euros.