Radio Canada, 17 mai – Le Canada a décidé de restreindre ses liens avec l’Iran, a indiqué le ministre des Affaires étrangères canadiennes, Pierre Pettigrew, mardi.
La réaction du gouvernement canadien survient au lendemain du procès en appel expédié en une heure, dans l’affaire Zahra Kazemi, assassinée en Iran en octobre 2003.
L’accusé, un agent du gouvernement iranien, était absent et les journalistes ont été chassés de la salle d’audience.
« Les événements d’hier démontrent une fois de plus que le système juridique iranien n’a ni la capacité ni la volonté de confronter les auteurs du meurtre cruel dont a été victime Mme Zahra Kazemi, a indiqué M. Pettigrew par voie de communiqué. Le Canada n’acceptera pas ce déni de justice. »
M. Pettigrew prévient qu’il n’est plus question pour Ottawa d’avoir des liens avec l’Iran pour autre chose que de discuter du cas de Mme Kazemi, des droits de la personne en Iran ou de la non-prolifération du nucléaire.
« Aucune visite ni de rencontre par des représentants iraniens au Canada ne sera autorisée, et aucun représentant canadien ne traitera avec l’Iran sauf lorsque seront soulevées ces questions », a précisé le ministre.
Zahra Kazemi, une photojournaliste canadienne, a été arrêtée en juin 2003 pour avoir pris des photos devant un établissement carcéral de Téhéran. Elle est morte quelques jours plus tard en détention, officiellement d’une hémorragie cérébrale.
Le Canada dénonce l’attitude de l’Iran dans ce dossier, l’accusant de cacher la vérité. L’ambassadeur canadien en Iran, Philip MacKinnon, avait déjà été rappelé par Ottawa en juillet dernier en signe de protestation. Le nouvel ambassadeur, Gordon Venner, n’a été nommé pour le remplacer que quatre mois plus tard.