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Amnesty International : En 2015, 977 personnes ont été exécutées en Iran (une hausse de 31% par rapport à 2014)

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Amnesty International : En 2015, 977 personnes ont été exécutées en Iran (une hausse de 31% par rapport à 2014)

Dans son dernier rapport annuel sur la peine de mort dans le monde, Amnesty international a déclaré qu’en 2015, 977 personnes ont été exécutées en Iran, soit une hausse de 31% par rapport à 2014. Selon cette organisation de défense des droits de l’Homme, en 2015, les exécutions de condamnés à mort à travers le monde ont atteint un record sans précédent depuis 1989. Le rapport précise qu’en 2015, au moins 1634 personnes ont été exécutées dans le monde, soit une hausse de 54% par rapport à 2014.

Salil Shetty, le Secrétaire général d’Amnesty International, a dit que cette hausse « est profondément inquiétante ». Il a demandé que ce « massacre » cesse.

Mêmes si elles sont recensées dans 25 pays, ces exécutions se concentrent à 89% dans trois pays: l’Iran avec au moins 977 exécutions, le Pakistan avec 326 et l’Arabie saoudite avec au moins 158.

En 2015, quatre pays (Congo, Fidji, Madagascar, Surinam) ont supprimé la peine de mort de leur code pénal. Actuellement, au total 102 pays ont abolit la peine de mort. En 1977, seulement 16 pays avaient aboli la peine de mort.

Détails des exécutions dans le monde selon Amnesty international ( AFP / Gillian HANDYSIDE, Jonathan JACOBSEN, Kun TIAN )

Vous trouverez ci-dessous quelques extrait du rapport de 81 pages d’Amnesty International, daté du 6 avril 2016, dont plusieurs pages sont consacrés à la situation en Iran.

« L’Iran a procédé à 977 exécutions au moins en 2015. Seize femmes au moins et quatre mineurs délinquants, peut-être plus, ont été exécutés. Au moins 58 exécutions recensées par Amnesty International ont eu lieu en public. »

Manifestation à Vienne le 30 mars 2016 contre l’usage de la peine de mort par le président iranien Hassan Rohani, dont la visite en Autriche a été repoussée ( AFP/Archives / JOE KLAMAR )

« De nombreuses condamnations à mort ont été prononcées à l’issue de procès qui ne respectaient pas les normes internationales d’équité. Les accusés n’étaient le plus souvent pas autorisés à consulter un avocat durant l’enquête précédant le procès et les tribunaux rejetaient généralement les allégations de torture et retenaient à titre de preuve des ‘aveux’ obtenus sous la torture. Comme les années précédentes, les tribunaux ont continué de prononcer des condamnations à mort pour des crimes définis de manière vague et excessivement large et qui ne correspondaient pas aux critères des ‘crimes les plus graves’, voire qui n’étaient pas considérés comme des infractions pénales par le droit international relatif aux droits humains. »

« Behrouz Alkhani, un homme de 30 ans issu de la minorité kurde d’Iran, a été exécuté le 26 août alors qu’il attendait que la Cour suprême se prononce sur le recours qu’il avait formulé. Il avait été condamné à mort par un tribunal révolutionnaire pour ‘collaboration effective avec le Parti pour une vie libre au Kurdistan’ et ‘inimitié à l’égard de Dieu’ (mohareb). Ses ‘aveux’, dont il affirmait qu’ils lui avaient été arrachés sous la torture et d’autres mauvais traitements, avaient été retenus à titre de preuve à charge. »

« Six hommes d’obédience sunnite (Hamed Ahmadi, Jahangir Dehghani, Jamshid Dehghani, Kamal Molaee, Hadi Hosseini et Sediq Mohammadi) ont été mis à mort le 4 mars pour ‘inimitié à l’égard de Dieu’ (mohareb), une infraction formulée en termes vagues. Ces hommes ont été exécutés en dépit de graves préoccupations quant à l’équité du procès ayant débouché sur leur condamnation. Ils avaient été maintenus à l’isolement pendant plusieurs mois avant leur procès, sans être autorisés à consulter un avocat ni à voir leur famille.

Ils ont affirmé qu’ils avaient rencontré leurs avocats commis d’office seulement quelques minutes avant l’ouverture du procès. Tenus à huis clos, les débats n’ont, semble-t-il, duré que 10 à 30 minutes. »

« L’Iran continue de condamner à mort et d’exécuter des mineurs délinquants en violation de ses obligations internationales au regard de la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Ces deux instruments prohibent l’application de la peine de mort aux mineurs délinquants. Au moins 160 mineurs étaient détenus dans le quartier des condamnés à mort à la fin de 2015, certains s’y trouvaient depuis plus de 10 ans. Soixante-treize mineurs, peut-être davantage, ont été exécutés entre 2005 et 2015.

Quatre d’entre eux (Javed Saberi, Vazir Amroddin, Samad Zahabi et Fatemeh Salbehi) l’ont été en 2015. Un certain nombre de mineurs ont été rejugés au cours de l’année en vertu des dispositions du nouveau Code pénal islamique de 2013. Les tribunaux ont considéré qu’ils avaient atteint le stade du ‘développement et de la maturité psychologiques’ au moment des faits qui leur étaient reprochés et ils les ont de nouveau condamnés à mort. »

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