Dans la prison de Gohardacht (située près de la ville de Karadj, à l’ouest de Téhéran), les autorités carcérales ont empêché l’hospitalisation d’un prisonnier politique qui a été victime d’une attaque cardiaque survenue le dimanche 15 mai.
Afshin Baymani, âgé d’environ 45 ans, souffre d’une grave maladie cardiaque depuis de nombreuses années. Il est actuellement détenu dans le quartier 4 du département 12 de la prison de Gohardacht.
Selon les témoignages des autres prisonniers politiques, publiés dimanche dernier par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), l’état de santé de M. Baymani s’est fortement détérioré. Les médecins ont dit qu’il a besoin d’être hospitalisé rapidement et qu’il ne devrait plus revenir en prison. Le directeur de la prison de Gohardacht a rejeté la demande d’hospitalisation de M. Baymani et ce prisonnier politique a finalement été renvoyé dans sa cellule.
Les médecins ont averti qu’en raison d’insuffisance cardiaque dont souffre M. Baymani, il ne devrait jamais être laissé seul, même pendant le sommeil. Il a déjà eu plusieurs crises cardiaques et par ailleurs il souffre d’une maladie pulmonaire. Les médecins ont déjà préconisé pour lui une opération chirurgicale à cœur ouvert, mais les autorités carcérales n’ont pas autorisé une telle opération. Depuis son arrestation, M. Baymani n’a jamais pu sortir de prison pour recevoir des soins médicaux dont il a besoin.
M. Baymani est actuellement détenu dans la prison d’Evine, au nord de Téhéran. Accusé d’avoir aidé son frère à échapper à une arrestation, il a été condamné à mort le 6 septembre 2000, mais en 2006, sa peine a été commuée en prison à vie.
En 2014, M. Baymani a fait une grève de la faim en signe de solidarité avec les femmes iraniennes victimes d’attaques à l’acide perpétrées par des bandes organisées liées au régime des mollahs. Selon le journal anglais « The Guardian », ces bandes avaient pour mission d’attaquer les jeunes femmes « mal-voilées » en jetant de l’acide sur leur visage.
En 2015, Baymani et un autre prisonnier politique (Arzhang Davoudi) avaient fait une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention et leur emprisonnement dans un quartier réservé aux prisonniers du droit commun.