L’un des principaux éléments pour vendre l’accord avec l’Iran était que l’élection d’Hassan Rohani étaient une occasion idéale pour négocier avec les éléments modérés du régime et d’ouvrir une nouvelle ère de relations entre les deux pays. En réalité, le gouvernement américain avait commencé à négocier avec le régime iranien avant l’élection de Rohani en 2013. Rhodes précise que le gouvernement américain a tiré profit de l’occasion fournie par l’arrivée de Rohani : « L’idée qu’il y avait une nouvelle réalité en Iran était politiquement utile pour l’administration Obama. »
Un autre élément mis en avant était que l’accord renforcerait le mouvement réformiste en Iran, conduirait à une amélioration de la situation des droits de l’Homme et contribuerait à la démocratisation du système politique en Iran. Dans les faits, la situation des droits de l’Homme en Iran s’est considérablement détérioré sous le gouvernement soi-disant « modéré » de Rohani, mais le gouvernement américain a insisté à poursuivre les négociations.
Ces arguments ont été présentés pour justifier l’accord avec l’Iran, bien que la plupart des faits plaidaient en défaveur de cet accord. Rhodes dit qu’en concluant un accord avec l’Iran, le gouvernement américain cherchait à favoriser des réformes en Iran. La réalité montre que cette politique n’a pas du tout produit les effets escomptés. Rhodes a déclaré à New York Times : « Nous avons créé une caisse de résonnance, ils ont dit les choses que nous leur avions demandé de dire. Nous avons fait des tests pour savoir qui était en mesure de transmettre efficacement notre message. Donc, nous connaissions les tactiques qui allaient fonctionner. »
Les dissidents iraniens ont longtemps souligné que cet accord nucléaire va enrichir Khamenei, renforcer le régime des mollahs et lui fournir le soutien économique et internationale dont il a besoin pour se maintenir au pouvoir. Ces points de vue ont souvent été ignorés ou dénigrés par ceux qui voulait justifier cet accord. Malheureusement, la politique poursuivie par le gouvernement américain a eu des conséquences néfastes pour le peuple iranien : la marginalisation de l’opposition iranienne et le renforcement du régime des mollahs.
Rhodes admet qu’il partage le pessimisme que beaucoup de dissidents iraniens ont envers les promesses de réforme des dirigeants du régime iranien. IL a déclaré : « Au sein de l’administration, beaucoup espèrent que des réformes aient lieu en Iran, mais nous n’allons pas parier là-dessus. »
*Hamid Yazdan Panah est un avocat et activiste des droits de l’Homme irano-américain, basé dans la région de San Francisco. Il travaille sur les questions relatives à l’immigration et au droit d’asile.