À l’occasion de l’anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politiques durant l’été de 1988 en Iran, une exposition a été organisée le 17 août à la mairie du 1er arrondissement de Paris. Elle a été l’occasion de braquer les projecteurs sur le lancement de la « Campagne pour la justice pour les victimes du massacre de 1988 ».
L’exposition de documents d’archives a mis en évidence la question de « l’impunité » de ce crime qualifié par les O.N.G. de crime contre l’humanité. La campagne internationale des familles des victimes a appelé les Nations unies à mettre sur pied un tribunal pénal international pour juger les auteurs de ce crime contre l’humanité resté impuni.
Pour eux, les responsables des massacres de 1988 doivent être poursuivis en justice et la politique française et européenne devrait placer les droits de l’homme au cœur de ses relations avec l’Iran.
L’appel a été lancé en présence du Maire Jean-François Legaret, ainsi que plusieurs Maires de communes d’iles de France, dont MM. Armand Jacquemin, Maire de Moussy-le-Vieux (Seine et Marne), Jean-Claude Jegoudez, Maire de Grisy-Sur-Seine (Seine et Marne) et Jacky Duminy, Maire d’Ors (Nord-Pas-de-Calais).
Dans un message adressé à l’exposition, et lu par Mme Sarvnaz Chitsaz, présidente de la Commission des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), Mme Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI a rappelé que 30.000 prisonniers politiques ont été pendus en Iran en quelques jours pendant l’été 1988, sans la moindre réaction de la part des gouvernements occidentaux.
Maryam Radjavi a affirmé que ceux qui sont restés silencieux face à cette tragédie ont trahi l’Humanité parce que les mollahs ont su que leurs crimes n’auront aucune conséquence pour eux, et cela les a encouragés d’exporter le terrorisme et l’intégrisme vers d’autres pays et réaliser un véritable bain de sang dans le Moyen-Orient. « Le Conseil de sécurité des Nations Unies devrait mettre en place une Cour pénale internationale pour juger les dirigeants du régime iranien », a préconisé la dirigeante de la Résistance iranienne qui a aussi appelé les États à conditionner leurs relations diplomatiques et leurs accords commerciaux avec le fascisme religieux de Téhéran, à l’arrêt des exécutions capitales et des tortures.
Le Préfet Yves Bonnet (l’ancien directeur de la DST) et le politicien écossais, Struan Stevenson (Président de « l’Association européenne pour la liberté en Irak » et ancien Président de la délégation du Parlement européen pour les relations avec l’Irak), sont également intervenus à cette exposition. Yves Bonnet a souligné : « aujourd’hui notre devoir est de poursuivre ce combat pour que la république islamique d’Iran et ses dirigeants, dont plusieurs ont participé à ce massacre, soient déférés devant une juridiction internationale. »
Stevenson a notamment déploré le récent voyage de Mme Federica Mogherini, en Iran. « Le gouvernement Français et l’UE devraient aussi réclamer une enquête des Nations Unies sur les massacres de 1988, contre Khamenei, Rohani et leur bande de clercs tueurs accusés de crimes contre l’Humanité pour les traduire devant les tribunaux internationaux de la Haye », a encore ajouté le politicien écossais.
Plusieurs proches des victimes et des rescapés des prisons iraniennes étaient également présents à cette exposition et sont intervenus pour décrire les horreurs qu’ils ont vécues. Dr. Saleh Radjavi, représentant du CNRI en France, dont la sœur Monireh a été exécutée dans ce massacre, ainsi que Mostafa Naderi l’un des rares survivants, ont apporté leurs témoignages émouvants.
Malgré tous les efforts des dirigeants de Téhéran de garder le silence autour de ce crime contre l’Humanité, un mouvement réclamant la justice en faveur des victimes a fait tache d’huile dans le pays depuis un an et s’est transformé en véritable phénomène de société qui est un véritable défi pour les mollahs au pouvoir.
Ce mouvement pour la justice a notamment mené à l’échec les tentatives d’Ali Khamenei pour amener un ancien membre de la « Commission de la mort » des massacres de 1988 au poste de Président de la République.
De nouvelles informations ont été récoltées pendant une année d’activités de ce mouvement pour la justice, notamment des identités des victimes et les emplacements des nombreux charniers que les mollahs avaient dissimulés jusque-là.
Une exposition sur le même thème sera organisée le 30 et 31 août prochain à la mairie du 2ème arrondissement de Paris sous les hospices du maire Jacques Boutault.