La Campagne pour la justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran prend de l’ampleur. De nombreuses initiatives ont lieues dans diverses villes européennes pour appeler à une enquête internationale pour traduire en justice les responsables de cette pire tuerie de la fin du siècle dernier.
À l’occasion de l’anniversaire du massacre de 30 000 prisonniers politiques en l’été 1988, une exposition sera organisée les 16 et 17 août prochains par le Comité de Soutien aux Droits de l’Homme en Iran (CSDHI) à la mairie du 1er arrondissement de Paris. Elle comprendra une exposition de photos, de documents et d’œuvres d’art sur le thème de ce crime contre l’humanité resté impuni.
Des personnalités et défenseurs des droits de l’homme, des représentants de la Résistance iranienne et des témoins seront présents pour évoquer la situation des droits de l’homme en Iran et les dernières informations concernant la campagne réclamant justice pour les victimes.
Dans un rapport de 92 pages, publié le 2 août dernier, Amnesty International a alerté sur l’aggravation de la répression contre des défenseurs des droits de l’homme, notamment ceux qui au cours de l’année écoulée ont œuvré pour dénoncer le massacre de 88. L’O.N.G. a relevé l’intérêt grandissant de la jeunesse iranienne pour faire la lumière sur cette tragédie majeure de l’histoire contemporaine de l’Iran.
Rappelons qu’en juillet 1988, suite à une fatwa de Rouhollah Khomeiny, fondateur du régime islamiste, 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran, la principale force d’opposition, ont été exécuté en quelques mois et enterrés secrètement dans des fosses communes.
Selon les juristes de notoriété internationale, ce massacre délibéré est l’un des plus graves crimes contre l’humanité commis dans des prisons, de la deuxième moitié du XXe siècle. En dépit de la gravité du crime, aucune enquête indépendante n’a été mené par les instances internationales ou les organes des Nations-Unies.
Au cours des 29 dernières années, le régime des mollahs a cherché à cacher ce crime dans lequel ses plus hautes autorités ont été impliquées. Toutefois, depuis un an, la question du massacre a fait surface en Iran. Il s’est trouvé au centre des débats, notamment au cours de la parodie électorale du mois de mai dernier, de sorte que le Guide suprême des mollahs, Ali Khamenei, a été obligé de mettre en garde à ce sujet.
Le nouveau ministre de la justice du cabinet d’Hassan Rohani est un ancien membre de « la commission de la mort » chargé du massacre de 1988, dans la province du Khouzistan. Il se trouve sur la liste des sanctions de l’Union européenne pour son implication dans de graves violations des droits de l’Homme en Iran. Il remplace à la « justice », Mostafa Pour-Mohammadi qui fut également un des membres de « la commission de la mort » à Téhéran.
Exposition
Mercredi, 16 août, de 13h à 17h
Jeudi, 17 août, 10h30 à 17h
Prises de parole et témoignages jeudi 17 août à 14h30
Mairie du 1er arrondissement de Paris
4 Place du Louvre, 75001 Paris