Un élu local zoroastrien a été suspendu de ses fonctions dans la municipalité de Yazd en Iran, sur fond de débat sur l’interdiction faite aux membres des minorités religieuses de représenter des musulmans. Le préfet de Yazd a pris cette décision à l’encontre de Sepanta Niknam, seul membre non musulman du conseil municipal de cette ville du centre de l’Iran, à la demande de la justice administrative, a déclaré à l’AFP Gholam-Ali Sefid, président de l’assemblée municipale.
Le régime islamiste en Iran est basé sur la discrimination à l’égard des minorités ethnique et religieuse. Beaucoup de militants des droits des minorités sont en prison en Iran.
Au premier trimestre, le président du Conseil des Gardiens de la Constitution, l’ayatollah Ahmad Janati, avait publié un décret selon lequel les membres des minorités religieuses ne peuvent être candidats aux élections municipales car ces instances prennent des décisions qui concernent les musulmans.
Le Conseil des Gardiens est une instance de contrôle de la République islamique chargée notamment de superviser toutes les élections à l’exception des municipales, dont le contrôle revient au Parlement.
Les dernières municipales se sont déroulées en mai, en même temps que la présidentielle. M. Niknam avait alors été réélu au conseil municipal de Yazd, haut lieu du zoroastrisme.
Le zoroastrisme était la religion majoritaire de la Perse avant la conquête islamique au VIIe siècle. Elle ne compterait plus aujourd’hui que 25.000 fidèles en Iran.
La République islamique discrimine les « Iraniens zoroastriens, juifs et chrétiens » qui sont les « seules minorités religieuses » d’Iran.