Le mois dernier, un Irano-canadien de 63 ans est mort en prison en Iran. Il s’appelait Kavous Seyed-Emami et était directeur général de la Persian Heritage Wildlife Foundation et professeur de sociologie à l’Université Imam Sadeq de la capitale iranienne.
Il a été arrêté lors des manifestations de fin janvier et a été emprisonné.
Son épouse, Maryam Mombeini, a été invitée à la prison d’Evine par les autorités après des semaines d’incertitude sur le sort de son mari. Elle a ensuite été soumise à un interrogatoire cruel sur le travail environnemental de son mari et des agents ont essayé de lui faire signer de faux aveux sur le fait que son mari était impliqué dans l’espionnage.
C’est après cet interrogatoire violent que Maryam a été informée du décès de son époux. On lui a dit qu’il s’était suicidé dans sa cellule. Cependant, sa famille, notamment ses fils Ramin et Mehran Seyed-Emami, soutiennent qu’il a été tué par les agents du régime.
Maryam a été avertie qu’elle ne doit pas parler aux médias, au risque de mettre sa famille en danger.
La semaine dernière, Maryam a essayé de quitter le pays, mais elle a été arrêtée à l’aéroport et interdite de quitter l’Iran. Ses fils veulent la ramener à Vancouver le plus rapidement possible et ils demandent au gouvernement canadien de prendre des mesures urgentes.
Ramin et Mehran ont reçu des centaines de messages de menaces et d’avertissements sur le fait de ne pas parler de leur père, mais ils croient que c’est la seule façon de servir la justice. Les frères ont demandé au gouvernement canadien d’enquêter sur les circonstances entourant l’arrestation de leur père et sa mort subséquente.
Les membres de sa famille n’ont toujours pas été informés de la raison pour laquelle Kavous a été arrêté et ils soutiennent qu’il n’y a absolument aucune preuve qu’il était un espion. Ils ont déclaré que leur père a consacré sa vie à des questions environnementales et favoriser la coopération entre les gens.
Plus tôt cette semaine, Ramin et Mehran ont rencontré Chrystia Freeland, ministre canadien des Affaires étrangères, à New York, afin d’exhorter à des mesures pour faire pression sur Téhéran. Ils ont déclaré que Freeland les a rassurés sur le fait que des mesures sont prises pour que leur mère puisse quitter l’Iran le plus rapidement possible. Cependant, ils l’ont exhortée à en parler publiquement.
Après la récente vague de protestations au début de l’année, des milliers de personnes ont été arrêtées et des dizaines de personnes sont mortes par la répression des mollahs. Il n’est pas rare que les prisonniers politiques soient torturés et il est certain qu’un grand nombre des décès récents de prisonniers en détention était dû à la torture et au refus d’accès aux soins médicaux urgents.
Comme beaucoup d’autres familles de victimes, la famille Seyed-Emami a fait l’objet d’une campagne d’intimidation. Leur maison a fait l’objet de raids et ils étaient constamment surveillés. Ils ont reçu des menaces de mort et ont vu les autorités mener une campagne de diffamation contre leur père.
Parlant de la façon dont les autorités ont essayé de les faire taire, les frères déclarent qu’ils croient qu’ils sont plus en sécurité s’ils s’expriment.