Le défenseur des droits de l’homme emprisonné, Mohammad Najafi, a été condamné à une peine supplémentaire après avoir été jugé la semaine dernière, a rapporté son avocat, Payam Derafshan, Il a été traduit devant les tribunaux de la ville iranienne de Shazand, dans la province de Markazi, le 15 janvier 2019, pour faire face à de nouvelles accusations pour ses publications en ligne.
Le tribunal a condamné Mohammad Najafi à deux ans d’emprisonnement supplémentaires, soit une peine totale de 19 ans, et à une amende pour « propagande sur les médias sociaux dans le but de troubler l’ordre public ».
Derafshan a déclaré : « Le mois dernier, le tribunal Révolutionnaire avait condamné Najafi à deux ans d’emprisonnement pour « insulte au Guide Suprême ».
Une autre branche du tribunal l’a également accusé de « trouble de l’opinion publique », pour avoir écrit une lettre adressée au Guide Suprême.
La lettre ouverte de Najafi, en date du 8 septembre 2018, a été relayée par plusieurs médias iraniens après qu’il l’ait publiée sur sa page Facebook.
« M. Khamenei ! Notre génération est écrasée sous vos pieds embrasés ! Nos journées sont aussi sombres que votre turban. Cessez de menacer les pays voisins. Ne dilapidez pas nos ressources dans votre idéologie chiite. Nous avons suffisamment de problèmes à l’intérieur du pays avec la corruption (accords illégaux impliquant les fonds de l’Etat). N’essayez pas de provoquer les leaders mondiaux. Nous sommes figés dans le temps depuis 40 ans et luttons contre le monde en des temps délicats, pendant que plusieurs de nos pauvres compatriotes ne parviennent ni se vêtir, ni à se procurer du pain », a-t-il écrit.
Mohammad Najafi a été arrêté pour avoir informé les médias que les autorités pénitentiaires locales avaient tenté de dissimuler la véritable cause de la mort de son ancien client, Vahid Heydari, dans les centres de détention de l’État.
Il purge une peine de trois ans à la prison centrale d’Arak, dans la province de Markazi, et attend le verdict de l’appel qu’il a interjeté contre la peine de trois ans d’emprisonnement et les 74 coups de fouet auxquels il avait été condamné en octobre 2018, pour avoir dénoncé des actes de torture dans les prisons.
Il a été condamné à treize années supplémentaires pour deux autres chefs d’accusation, notamment pour « collaboration avec des États ennemis par transfert de nouvelles et d’informations durant des interviews ». On ignore s’il sera condamné à purger cette peine.
Avant sa dernière accusation, Najafihad avait également été accusé de « trouble de l’État » et de « diffusion de mensonges » pour avoir parlé à des médias.