Par Pooya Stone
Dimanche, le sinistre Ebrahim Raïssi a été nommé chef du pouvoir judiciaire iranien en remplacement de Sadeq Amoli Larijani.
Selon Yahya Kamalipour, membre de la Commission judiciaire du Majlis (Parlement des mollahs), le chef du pouvoir judiciaire est nommé directement par le Guide Suprême pour un mandat de cinq ans, renouvelable. En effet, le porte-parole du pouvoir judiciaire iranien a confirmé que Raïssi est considéré comme une personne de confiance par le Guide Suprême, Ali Khamenei.
Raïssi a été juge et a participé à des décisions liées au terrible massacre d’opposants politiques en 1988. Raïssi était membre de la « Commission de la mort » de Khomeiny, qui a envoyé des dizaines de milliers de prisonniers politiques à la potence pour avoir refusé de désavouer leur conviction politique. Raïssi a joué un rôle déterminant dans les exécutions extrajudiciaires de prisonniers politiques à la fin des années 1980 en Iran.
Sur la base d’une fatwa émise par Khomeiny qui appelait à l’élimination de tous les prisonniers politiques qui continuaient à soutenir l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI ou MEK), les commissions de la mort ont été formées pour tenir des « auditions » des prisonniers.
Raïssi a été Procureur adjoint de Téhéran à l’époque et a siégé à la plupart des sessions de la Commission de la mort dans la capitale. Il a été identifié par les survivants comme l’un des principaux décideurs lorsque les exécutions ont été ordonnées.
L’ancien successeur de Khomeiny, l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri, qui a rompu avec le système et publié le texte de la fatwa manuscrite de Khomeini dans ses mémoires, a également cité Raïssi comme un membre de ces commissions.
Raïssi est un protégé du Guide Suprême et a même été désigné comme son potentiel successeur. Raïssi est également le gardien d’Astan Quds Razavi, la plus riche fondation caritative responsable du sanctuaire le plus sacré d’Iran à Machhad, au nord-ouest de l’Iran.
Au cours de l’été 1988, la Commission de la mort a prononcé quelque 30 000 condamnations à mort. Les audiences n’ont duré que quelques minutes, selon certains des prisonniers politiques qui ont miraculeusement survécu. Une question a été posée par les juges : Tu crois toujours aux Moudjahidine ?
En août 2016, le fils de l’ayatollah Hossein-Ali Montazeri a divulgué un enregistrement audio. Montazeri a été démis pour ses objections publiques aux exécutions massives. Il a passé le reste de sa vie en résidence surveillée et est mort en 2009.
Sur l’enregistrement, on peut entendre Montazeri dire à une réunion de la Commission de la mort qu’ils sont responsables d’un crime contre l’humanité. Il déclaré : « Le plus grand crime commis sous le règne de la République islamique, pour laquelle l’histoire nous condamnera, a été commis par vous. Vos (noms) seront gravé à l’avenir dans les annales de l’histoire comme des criminels. »