
Outre le taux d’exécution qui, selon lui, est l’un des plus élevés au monde, M. Rehman a également évoqué les arrestations et détentions arbitraires comme l’une des principales préoccupations actuelles en Iran, en particulier celles des personnes ayant la double nationalité et des ressortissants étrangers.
M. Rehman est préoccupé par la trentaine de ressortissants étrangers qui sont toujours emprisonnés en Iran, en particulier ceux qui sont maltraités ou qui se voient refuser un traitement médical. Il s’agit notamment de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, Xiyue Wang, Ahmadreza Djalali et Kamran Ghaderi.
Voici un extrait du rapport : « La République islamique d’Iran a soumis ces personnes à des simulacres de procès, qui n’ont pas respecté les normes fondamentales d’un procès équitable, et les a condamnées pour des infractions sur la base de preuves montées de toutes pièces ou, dans certains cas, sans aucune preuve, et a tenté de les utiliser comme levier diplomatique. »
En décembre de l’année dernière, six familles ont publié une lettre ouverte dans laquelle elles exprimaient leur inquiétude face à la détention arbitraire de leurs proches, qu’elles considèrent comme une « prise d’otage ».
Pendant ce temps, Nazanin Zaghari-Ratcliffe, à qui le gouvernement britannique a accordé la protection diplomatique, a entamé trois grèves de la faim pour protester contre son maintien en détention. Lors de sa troisième grève de la faim, du 15 au 29 juin 2019, son mari Richard Ratcliffe a également entamé une grève de la faim, campant devant l’ambassade d’Iran à Londres. Peu de temps après, Zaghari-Ratcliffe a été transférée dans un service psychiatrique sous étroite surveillance par les Gardiens de la révolution (pasdaran) et sans accès à sa famille.
Dans le rapport, Rehman évoque également le fait que les autorités iraniennes ont régulièrement pris pour cibles des avocats spécialisés dans les droits humains, confrontés à « des niveaux croissants d’intimidation, d’arrestation et de détention pour avoir fourni des conseils juridiques aux voix dissidentes ». Depuis septembre, au moins huit éminents avocats ont été arrêtés pour avoir défendu des prisonniers politiques et des défenseurs des droits humains.
Il s’agit notamment de :
• Nasrin Sotoudeh, condamnée à 38 ans de prison et 148 coups de fouet pour avoir défendu des femmes accusées d’avoir protesté contre le port de voile hidjab obligatoire, malgré le fait que plus d’un million de personnes qui ont demandé sa libération.
• Amirsalar Davoudi, condamné à 30 ans de prison et 111 coups de fouet pour avoir utilisé l’application Telegram pour faire connaître les violations des droits et avoir accordé des interviews aux médias.
• Mohammad Najafi, qui purge actuellement une peine de trois ans et qui pourrait en avoir 19 au total, pour une série de vagues accusations.
• Massood Shamsnejad, condamné à six ans de prison pour avoir représenté plusieurs prisonniers politiques kurdes iraniens.