Par Pooya Stone
Une employée du British Council condamnée à 10 ans de prison en Iran pour espionnage pour le compte du Royaume-Uni. Elle est utilisée par les autorités iraniennes comme monnaie d’échange, selon son fiancé.
Aras Amiri, 33 ans, a perdu en appel contre sa peine de prison, pour les accusations d’« agissement contre la sécurité nationale ». Son avocat a dû être approuvé par les autorités et elle n’a pas eu accès à celles-ci au cours de la procédure d’appel, de sorte que cela ne peut être considéré comme un procès équitable.
Son fiancé James Tyson a déclaré que la Grande-Bretagne doit « entrer en contact » avec Téhéran et « dire que cela ne peut pas arriver ».
Amiri, une iranienne qui vit à Londres, travaille depuis cinq ans pour l’organisme gouvernemental dédié à la culture et à l’éducation et contribue à mettre en avant la culture iranienne au Royaume-Uni. On est bien loin des accusations d’enrôlement par le gouvernement britannique pour faire de l’espionnage. Le British Council « réfute fermement l’accusation portée contre elle ».
Amiri s’est rendue en Iran une ou deux fois par an pour rendre visite à sa famille, prenant un vol la dernière fois en mars 2018 pour rendre visite à sa grand-mère malade. Elle a été arrêtée en chemin, alors qu’elle se préparait à rentrer chez elle.
Tyson a déclaré : « Elle a été conduite à une série d’interrogatoires, emprisonnée, placée en isolement, elle a passé par une période d’interrogatoires de deux mois. »
La justice iranienne affirme qu’Amiri a avoué son crime. Mais même si c’est le cas, il convient de rappeler qu’il est courant que les mollahs arrachent de faux aveux sous la contrainte. Les autorités lui auraient demandé de faire de l’espionnage pour le compte de Téhéran et elle aurait refusé.
Tyson a déclaré qu’Amiri et sa famille ont essayé de renverser la condamnation par la voie officielle, mais maintenant ils croient que c’est « en fait un problème entre le Royaume-Uni et l’Iran », de sorte que le gouvernement britannique est « à un certain niveau responsable de son bien-être ».
Il a déclaré : « C’est l’un de ces cas où vous savez que ce qui se passe doit avoir un impact public… nous avons affaire à une situation où l’Iran veut faire pression sur le Royaume-Uni et utilise Aras de cette façon comme monnaie d’échange ou otage pour essayer d’obtenir ce qu’ils veulent, un avantage dans leurs relations avec le Royaume-Uni. »
Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré : « Nous sommes préoccupés par le fait que l’employée du British Council, Aras Amiri, a vu son appel contre une condamnation à 10 ans de prison en Iran rejeté. Condamner une femme à 10 ans de prison pour avoir cherché à établir des liens culturels et à favoriser la compréhension entre les peuples du Royaume-Uni et de l’Iran est injustifiable. »
Tyson a déclaré qu’Amiri est détenu dans la même prison que Nazanin Zaghari-Ratcliffe, une travailleuse humanitaire anglo-iranienne, également emprisonnée à tort pour espionnage, et que les deux sont « très solidaires ».
Jeudi, il a été signalé que l’accès de Zaghari-Ratcliffe avec sa famille était limité.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a averti les binationaux anglo-iraniens de ne pas se rendre en Iran de peur d’être emprisonnés.