Par Jubin Katiraie
Seize ans après l’invasion de l’Irak, les États-Unis semblent enfin comprendre les objectifs troublants du régime iranien dans l’Etat voisin. Alors que Donald Trump s’est retiré du désastreux accord nucléaire de 2015, il est peut-être temps que l’UE prenne le même chemin. Après la capture du pétrolier iranien « Grace-1 » par le Gibraltar pour violation des sanctions imposées par l’UE à la Syrie, l’Iran a saisi un pétrolier battant pavillon britannique, le « Stena Impero ». Téhéran détient toujours le « Stena Impero ».
Téhéran détient toujours plusieurs Britanniques d’origine iranienne comme «instruments de négociation», à l’instar du travailleur humanitaire Nazanin Zaghari-Ratcliffe. Aras Amiri, étudiant iranien à la Kingston University de Londres et résident permanent du Royaume-Uni, aurait également été arrêté, selon son témoignage, pour avoir refusé d’espionner pour l’Iran. Enfin, l’anthropologue anglo-iranien Kameel Ahmady, arrêté il y a moins de deux semaines.
La politique iranienne d’enlèvements, de saisie de pétroliers et d’extorsion de fonds fait partie d’un effort plus vaste visant à inciter les pays de l’UE à rester dans l’accord nucléaire (JCPOA) alors même que Téhéran poursuit ses politiques régionales destructrices.
Cela entraînera-t-il un pic de tension entre l’Iran et le Royaume-Uni ou le Royaume-Uni restera-t-il silencieux?
Le fait est que l’establishment clérical ne comprend aucun compromis et le confondent avec la faiblesse de la partie adverse. L’histoire nous a montré comment nous devrions agir envers les régimes totalitaires. Ils ne comprennent que la force. Après 40 ans d’existence de la République islamique, l’économie iranienne est en train de s’effondrer, de grandes émeutes antigouvernementales se multiplient et le régime devient de plus en plus isolé sur le plan international. Ils se battent maintenant pour leur existence.
Le temps est peut-être venu pour l’Union européenne, et en particulier pour le Royaume-Uni, de modifier leur politique vis-à-vis de l’Iran. Il n’y a plus de place pour la complaisance. L’ingérence régionale de Téhéran a pratiquement détruit le visage géopolitique du Moyen-Orient.
Le Royaume-Uni et les autres pays européens devraient renoncer à l’accord sur le nucléaire. Ils devraient maximiser les pressions économiques et diplomatiques sur les mollahs honnis.