Amnesty International a fait état cette semaine de près de « 143 manifestants tués« . L’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW) a affirmé que le pouvoir avait « dissimulé délibérément » le bilan des morts et des arrestations dans la répression des rassemblements qui ont gagné des dizaines de villes. Des organisations de défense des droits humains ont parlé de jusqu’à 7000 arrestations, selon HRW.
L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran a annoncé que le pouvoir en Iran a tué plus de 450 manifestants à travers le pays. Le nombre de victimes est bien plus élevé et le régime tente de dissimuler l’ampleur de ses atrocités. Les corps de nombreuses victimes ont été transportés collectivement des hôpitaux ou du lieu de la mort par les pasdaran vers des lieux inconnus.
Le nombre de blessés au cours du soulèvement national a dépassé les 4000 et le nombre de personnes arrêtées et détenues par le régime depuis le début du soulèvement à ce jour dans 165 villes a dépassé les 10.000. La vague d’arrestations se poursuit et les nouvelles et statistiques à leur sujet sont progressivement révélées. Les prisons de Téhéran, notamment Evine et Fashafouyeh, débordent de détenus et sont confrontées à de graves pénuries d’espace. La situation est pire dans d’autres villes et des prisonniers sont détenus dans des lieux appartenant aux pasdarans, aux Forces de sécurité et au gouvernement.
« Formées dans différents pays »
« Certains éléments qui ont essayé de recueillir des informations sur les récentes émeutes et de les envoyer hors du pays ont été identifiés et arrêtés », a-t-elle indiqué, citant la direction du département du contre-espionnage au ministère des Renseignements.
Six personnes sont soupçonnées d’avoir « participé aux émeutes et donné des ordres », a indiqué Irna, sans les identifier. Deux autres sont accusées d’avoir tenté de recueillir des informations et de les transférer à l’étranger, selon la même source. Selon Irna, « elles avaient toutes été formées dans différents pays sur la façon de recueillir des informations (…) en tant que journalistes-citoyens ».
Les Etats-Unis ont affirmé mardi avoir reçu des milliers de messages de la République islamique au sujet de manifestations, dont des photos et des vidéos, après avoir lancé un appel pour qu’ils défient les restrictions d’internet. « Nous avons reçu à ce jour près de 20 000 messages, vidéos, photos, notes des abus du régime par le biais des services de messagerie Telegram », a déclaré le secrétaire d’Etat Mik
Maryam Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a estimé que le massacre des manifestants est un cas manifeste de crime contre l’humanité. Elle a exhorté le Conseil de sécurité des Nations Unies, les gouvernements et la communauté internationale à faire cesser immédiatement les exécutions et la répression, et à obtenir la libération des personnes détenues. Vu que les détenus risquent d’être torturés ou exécutés, a-t-elle souligné, l’ONU doit immédiatement envoyer des missions d’enquête pour établir les faits en Iran. Mme Radjavi a ajouté que les dirigeants de ce régime doivent être traduits en justice pour avoir commis des crimes contre l’humanité. Le silence et l’inaction face aux crimes contre l’humanité, a-t-elle insisté, sont seulement une violation des conventions, lois et normes internationales, mais encouragent également les mollahs à continuer à commettre ces atrocités contre le peuple iranien et à les étendre au reste de la région.