Par Jubin Katiraie
Les prisons iraniennes sont des plus vulnérables face au coronavirus en raison des négligences criminelles du régime. Des informations indiquent que de nombreux détenus, en particulier des prisonniers politiques, notamment à la prison d’Evine, à la grande prison de Téhéran (Fashafuyeh), à la prison centrale de Karaj, à Ghezel Hesar, à Orumieh, à Sheyban d’Ahvaz et à la prison de Kashan, ont été infectés par le virus.
Les politiques répressives, le manque d’assainissement et la densité élevée de la population carcérale sont les principales causes de la propagation généralisée et rapide du virus dans les prisons, ce qui menace la vie de milliers de prisonniers.
Transfert des prisonniers politiques vers un lieu inconnu
Les autorités admettent la surpopulation des établissements pénitentiaires et le fait que beaucoup de détenus dorment à même les corridors et sur le sol des toilettes. Le régime ne leur a fourni aucun produit d’hygiène comme des masques ou des désinfectants. Les prisonniers de Ghezel Hesar sont même privés de savon et de détergents.
Des mesures urgentes du Secrétaire général, de la Haut-commissaire et du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ainsi que de l’UE et de ses Etats membres sont plus que nécessaires pour sauver les prisonniers en #Iran durant l’épidémie de #coronavirus.
— Maryam Radjavi (@Maryam_Rajavi_F) March 14, 2020
La situation dans la prison de Fashafuyeh est telle que de nombreux détenus ont été mis en quarantaine pour avoir contracté le coronavirus. Amir Hossein Moradi, un prisonnier politique qui a été condamné à mort avec deux autres en raison de leur participation aux soulèvements de novembre dernier, fait partie des personnes touchées par le coronavirus. Il a été transporté à l’hôpital mais est rentré un jour plus tard et transféré vers un lieu inconnu.
Deux prisonniers politiques ont également été transférés hors de la prison de Sheyban d’Ahvaz, mais aucune information n’est disponible à leur sujet.
Au moins un détenu atteint du coronavirus à la prison d’Orumieh est également décédé et quatre autres ont été transférés dans des établissements médicaux.
Le régime a délibérément ignoré le cas de plusieurs prisonniers infectés par le coronavirus à Evine et Ghezel Hesar et à la prison de Kashan et les a placés avec les autres prisonniers.
Le nombre de prisonniers atteints du coronavirus dans les prisons du pays est en rapide augmentation, selon l’agence de presse Harana (opposition), le 11 mars 2020. L’agence a rapporté le transfert de 20 détenus sous prétexte que l’un avait un test de coronavirus positif. Ils ont été envoyés à l’hôpital de Yaft Abad, puis transférés dans la suite 11 de la prison de Fashafuyeh.
Citant un environnement carcéral fermé, une nutrition inadéquate, des installations sanitaires et médicales inadéquates et une forte surpopulation carcérale, Harana a noté : « Il y a des cas suspects d’infection de coronavirus dans certaines prisons et les familles des détenus sont fortement inquiètes. L’agence de presse spécialisé dans la défense des droits de l’homme ajoute : «Dans certaines prisons, les détenus ont exigé des soins de santé et que les personnes suspectées d’être affectées soient mis en quarantaine. Ils ont averti qu’ils entameraient une grève de la faim si on continuait de les ignorer. »
Grève de la faim dans la prison centrale de Karaj par 30 détenus
Une trentaine de détenus de la prison centrale de Karaj ont entamé une grève de la faim depuis le 11 mars pour protester contre le refus du régime de fournir des services de santé et de protection à la suite de l’épidémie mortelle de coronavirus.
En raison de l’épidémie dans cette prison, cinq détenus du 6e couloir de la prison ont été infectés.
La crise dans les prisons est telle que les responsables du régime ont été contraints de mettre en garde au sujet d’un nouveau scandale. Abdul Karim Hosseinzadeh, chef d’une des factions du régime, a écrit au ministre de la Santé pour lui demander que les prisonniers soient libérés afin que le régime n’ait pas à supporter des « coûts politiques et sociaux ». (Etemad Online, 10 mars)