Pooya Stone
Ces jours-ci, la situation instable de la société iranienne et la colère de la population contre le régime et les différentes factions, sont des sujets de discussion dans les médias iraniens.
Des problèmes tels que le prix élevé du logement, du pain, des œufs et d’autres produits de première nécessité, ainsi que l’incompétence des autorités à contenir le coronavirus, ont exaspéré la population.
Soulignant la flambée des prix, le quotidien Eghtesad-e Saramad a déploré la situation dans laquelle vivent les démunis et défavorisés en Iran et leur a souhaité «un peu d’air frais pour vivre».
«Le dollars américains a atteint 210 000 rials, une pièce d’or coûte 100 millions de rials et un douzaine d’œufs est vendu à 400 000 rials. Le nouveau coronavirus se propage de manière débridée, et le pays est souvent secoué d’explosions… Le pays traverse des jours étranges; Des explosions bizarres dans tous les domaines de la vie… Pourquoi le gouvernement semble-t-il perdre le contrôle de tout? [Le peuple] demande ce que fait le président. Que font les ministres? Ce sont des questions vraiment simples, mais pourquoi ne peuvent-elles pas recevoir de réponse? » demandait le quotidien Eghtesad-e Saramad le 5 juillet.
Ce quotidien attribue les problèmes du pays à l’administration d’Hassan Rohani. Or, tout le monde sait qu’il n’y a qu’un seul décideur en Iran, et c’est Ali Khamenei. De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a défendu la politique nucléaire du gouvernement et a estimé que le Guide suprême avait approuvé toutes les décisions dans le secteur nucléaire.
Le quotidien souligne le désespoir total et la désaffection croissantes parmi la base et les fidèles de la République islamique. Eghtesad Saramad a soulevé la question en réponse au statu quo : « Même les esprits les plus sains sont parfois trompés. Qu’est-il arrivé ? Que se passe-t-il ? ».
En fait, le régime iranien a gaspillé toute les richesses et les capacité du pays et ne peut plus surmonter les diverses crises. Dans ce contexte, les mollahs ne peuvent faire face au cycle croissant de protestations sociales.
« La préoccupation [du gouvernement] à l’été 2020 concerne les émeutes urbaines. Nous devons être préoccupés par l’aggravation de la pauvreté, l’épidémie de coronavirus dans le pays. Plusieurs responsables et publications affiliés à la faction [de Khamenei] ont également émis un tel avertissement », écrit le quotidien Mostaghel le 5 juillet.
L’année dernière, le Centre stratégique présidentiel a prévu près de 100 crises qui attendent le pays. À cet égard, l’auteur du quotidien Mostaghel a écrit: «Compte tenu de l’augmentation des problèmes de la vie courante, les problèmes culturels, sociaux et environnementaux, les gens ne peuvent pas mener une vie saine.»
En outre, l’ancien commandant des Gardiens de la révolution (CGRI), Alireza Alavi-Tabar, qui se dit « réformiste », a sonné l’alarme concernant » l’inquiétant avenir » pour le pouvoir en place. Il a ouvertement exprimé ses inquiétudes sur «l’aliénation sociale et la colère politique».
« Si la situation actuelle continue, les gens se soulèveront et le gouvernement rencontrera une révolution ou s’effondrera d’elle-même. C’est ce que nous devons à tout prix empêcher », a-t-il déclaré sur le site Etemad Online.