Iran Focus, Strasbourg, 9 juin – « Les Amis d’un Iran Libre » au Parlement européen nous ont fait parvenir le communiqué suivant :
Le groupe interparlementaire Les Amis dun Iran libre au Parlement européen a organisé une réunion le 8 juin à Strasbourg. Des dizaines deurodéputés ont participé à cette séance durant laquelle un film vidéo sur lexécution de trois victimes dans la ville de Khorambad, dans louest de lIran, a été diffusé.
Les eurodéputés ont débattu des récents événements en Iran, y compris de la dégradation de la situation des droits de lhomme et de lélection présidentielle à venir.
Ils ont également critiqué un rapport publié le mois dernier par Human Rights Watch sur le groupe dopposition iranien, les Modjahedines du peuple dIran, le qualifiant de partial et de politiquement motivé.
M. Mohammad Mohadessine, président de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne, était linvité dhonneur. « Les élections en Iran ne sont pas un exercice dans un processus démocratique, a-t-il dit. Elles sont un moyen de légitimer une théocratie autrement illégitime. Sur la base dun sondage à léchelle nationale réalisé par les Modjahedines du peuple, sur 1730 personnes interrogées sur les élections, 92% niront pas voter. »
« Ceci dit, quel que soit le résultat, le régime en sortira bien plus affaibli et la crise ne fera que sapprofondir car celui qui lemportera, ne pourra pas résoudre les graves problèmes auxquels le régime est confronté », a ajouté Mohadessine.
Les eurodéputés ont noté les remarques suivantes :
Lélection à venir en Iran est illégitime parce quil ny a pas de candidat indépendant. Tous les candidats doivent prouver leur allégeance à la doctrine du Velayat-e-Faghih (la suprématie absolue du religieux) avant dêtre autorisés à participer aux élections.
Les huit candidats approuvés par le Conseil des Gardiens partagent la responsabilité de beaucoup des atrocités commises en Iran ces vingt-cinq dernières années. Quatre étaient des commandants des gardiens de la révolution directement impliqués dans la répression et lexécution des opposants politiques. Un candidat de tête est Hachemi Rafsandjani, abominable non seulement pour son rôle dans les atrocités en Iran, mais aussi pour avoir planifié des opérations terroristes à létranger. Durant ses huit années de mandat, des dizaines dopposants iraniens ont été assassinés en Europe. En 1997, un tribunal de Berlin la accusé dêtre un des cerveaux de lattentat terroriste contre quatre dissidents iraniens au restaurant Mykonos. Un autre candidat est Mostafa Moïne, qui a servi sous Khatami. Cest sous sa supervision, que les émeutes étudiantes de 1999 à Téhéran et ailleurs ont été écrasées.
Investir dans les factions internes du régime iranien revient à parier sur un cheval mort et ne fera quencourager les dirigeants de lIran à intensifier la répression domestique et à gagner davantage de temps pour poursuivre leur programme nucléaire. LEurope devrait sidentifier avec les millions dIraniens qui appellent à la liberté et non pas avec leurs oppresseurs.
A nos yeux, le rapport de Human Rights Watch sinscrivait dans la ligne de la politique de complaisance avec le régime de Téhéran. Tout en condamnant ce rapport partial, nous sommes consternés par le refus de HRW de retirer ce rapport dont la procédure est erronée et le contenu est en substance inexact et basé sur des témoignages dagents du ministère des renseignements iranien.
Le régime iranien utilisera certainement ce rapport pour justifier ses atrocités, en particulier dans sa répression des opposants.
Struan Stevenson (PPe-ED) et Paulo Casaca (PSE)
Coprésidents de Amis dun Iran libre (groupe interparlementaire)