Associated Press, Téhéran, 24 juillet par Ali Akbar Dareini Dans un rapport sans précédent, le système judiciaire conservateur iranien a reconnu des violations étendues des droits de lhomme dans ses prisons, y compris lusage de la torture, ont rapporté des médias officiels dimanche.
Le rapport dit que des gardiens de prisons et des autorités de centres de détention ont ignoré lordre légal de bannir la torture. Il dit aussi que la police a procédé à de nombreuses arrestations sans preuves suffisantes et détenu des suspects dans des centres de détention non déclarés.
Le rapport qui a été diffusé par la radio dEtat et a paru en première page de nombreux journaux, dit quune enquête judiciaire a découvert des violations des droits de lhomme, y compris « bander les yeux et tabasser » les inculpés, lemprisonnement dun enfant de 13 ans pour avoir volé un poulet, une femme emprisonnée à la place de son mari en fuite, et un homme en prison depuis 1988 sans verdict.
Le rapport a été rendu au chef du judiciaire, layatollah Mahmoud Hachemi Chahroudi.
Abbas Ali Alizadeh, chef de ladministration judiciaire de Téhéran, qui a rédigé le rapport, a dit que certains centres de détention géré par le corps délite ultra des gardiens de la révolution avaient refusé dadmettre des inspecteurs ou des enquêtes pour savoir si les droits de lhomme des prisonniers étaient respectés.
Lan dernier, Chahroudi a ordonné linterdiction du recours à la torture pour obtenir des confessions une mesure considérée comme la première reconnaissance publique par lIran de cette pratique.
La constitution iranienne proscrit de manière spécifique la torture, mais des groupes de défense des droits de lhomme disent que les forces de sécurité de la République islamique en font un usage quotidien pour arracher des confessions.
Les ultras en Iran ont emprisonné plusieurs dizaines de journalistes réformistes et activistes politiques et fermé une centaine de publications pro démocrates au cours des cinq années passées pour avoir critiqué le pouvoir des mollahs non élus sur le pays.
En 2003, un envoyé spécial de lONU sest rendu en Iran, visite durant laquelle il a dit avoir reçu « de nombreuses plaintes » sur les violations des droits de lhomme, y compris la torture contre les dissidents favorables à la réforme, les écrivains et les activistes.
La situation lugubre dans les prisons iraniennes a été mise en relief avec le cas de la photojournaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, qui est morte en prison en juillet 2003 près de trois semaines après avoir été emprisonnée pour avoir pris des photographies devant une prison de Téhéran durant des protestations hostiles au pouvoir. Des réformateurs disent quelle a été battue à mort
Les autorités ultras ont longtemps démenti lusage de la torture dans les centres de détention iraniens, malgré les plaintes des intellectuels et des dirigeants du mouvement étudiant portant sur les tortures intolérables physiques et psychologiques en prison.
Plusieurs journalistes et dissidents politiques ont dit avoir fait de fausses confessions sous la souffrance.