Iran Focus, Téhéran, 25 juillet Un haut religieux chiite a révélé son implication dans lexécution de son propre fils dans les mémoires quil vient de publier.
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Gholamreza Hassani, imam du vendredi de la ville dOroumieh et représentant personnel du guide suprême Ali Khameneï dans la province dAzerbaïdjan de louest, a décrit en détail comment il avait fait exécuter son fils, Rachid, dans les années 1980, pour avoir soutenu un groupe de gauche, les Fedaïnes du peuple. Rachid avait auparavant été emprisonné à lépoque du chah pour son rôle dans les protestations étudiantes contre lancien régime.
« Je lui ai longuement parlé pour quil change de voie, mais il na pas accepté », écrit Hassani. « Jai senti une menace. Jai décidé de lempêcher de continuer ses activités. Jai dabord essayé de lui parler et je lai menacé, mais cela na pas eu deffet. »
« A lépoque, jétais à Téhéran et jétais membre du parlement. Un jour, Rachid était venu à Téhéran. Nous avons identifié où il séjournait. Jai contacté layatollah Mahdavi Kani au comité révolutionnaire de Téhéran. Je lui ai dit quil devrait envoyer des gardes armés à ladresse que je leur ai donnée et jai dit que cétait une cible. Je ne lui ai pas dit que cétait mon fils. Jai envoyé un de mes propres gardes du corps, Jalil Hassani, pour les aider », a ajouté Hassani.
« Je lui ai dit de tirer sur lui [Rachid »> sil résistait lors de larrestation ou sil cherchait à fuir. Je lui ai dit de ne pas le laisser séchapper. Sil se rendait, quon larrête et quon le remette au comité. Ils y sont allés et lont arrêté », explique-t-il.
Rachid a dabord été emprisonné à Téhéran puis à Tabriz, dans le nord-ouest de lIran, pour un procès sommaire.
« Là il a été condamné à mort et son exécution sest faite immédiatement », ajoute le religieux.
« Quand jai appris lexécution de Rachid, je nai eu aucun remord parce que javais accompli mon devoir. Quand cela touche à la révolution islamique, je ne tergiverse pas avec mes devoirs, même sil sagit de mon fils. »
« Même aujourdhui, si un autre de mes enfants, que Dieu linterdise, essayait dagir contre la révolution islamique et le guide suprême, je lui ferais la même chose quà Rachid », nhésite pas à dire Hassani.
Le fondateur de la théocratie iranienne, layatollah Khomeiny, avait rendu un hommage public à plusieurs hauts religieux qui avaient donné lordre de faire exécuter leurs enfants pour appartenir à un groupe dopposition. Layatollah Ahmad Jannati, président du puissant Conseil des Gardiens, avait ordonné de mettre à mort son fils Hossein, et lancien chef du judiciaire layatollah Mohammadi Guilani avait personnellement envoyé deux de ses fils devant le peloton dexécution. Tous les trois étaient membres du principal groupe dopposition, les Moudjahidine du peuple dIran (OMPI).