AFP,Téhéran, 27 juillet – Le président iranien Mohammad Khatami a critiqué mercredi « l’obstination » du dissident Akbar Ganji à faire grève de la faim, obstacle à sa libération selon le chef de l’exécutif.
« Nous attendions réellement que M. Ganji cesse sa grève de la faim et qu’il s’en remette au chef de l’autorité judiciaire pour qu’il utilise ses prérogatives, mais il a refusé d’arrêter sa grève », a déclaré M. Khatami devant la presse après le conseil des ministres.
« Si l’on veut régler un problème sans tapage, il faut que tout le monde agisse avec tolérance et retenue, si chaque partie fait preuve d’obstination cela ne fait que compliquer les choses », a-t-il ajouté.
« J’estime que, même dans le cas où les droits de quelqu’un sont piétinés, pour obtenir un droit plus important, il faut agir avec retenue, j’espère qu’on pourra régler ce problème en se montrant raisonnable », a-t-il dit.
Akbar Ganji, le plus célèbre des prisonniers politiques iraniens, est en grève de la faim depuis 47 jours pour obtenir sa libération sans condition.
En 2001, il a été condamné à six ans de prison après un article mettant en cause plusieurs dignitaires du régime dans une série de meurtres d’intellectuels et d’écrivains.
Selon son épouse, Massoumeh Shafiie, M. Ganji a perdu plus de vingt kilos.
Agé de 46 ans, Akbar Ganji a été emmené, le 17 juillet, de sa prison à l’hôpital sur décision de la justice, officiellement pour subir une opération au ménisque.
Le chef de l’autorité judiciaire, l’ayatollah Mahmoud Hachémi Chahroudi, a envisagé il y a une semaine qu’il soit gracié mais, depuis, aucune décision n’est intervenue.
Les appels à la libération d’Akbar Ganji se sont multipliés en Iran et dans le monde. Mais, pour les plus durs au sein de la justice, il s’agit de ne pas perdre la face devant l’un de ses plus virulents détracteurs, qui n’a cessé de défier le régime.