Le 5 octobre, coïncidant avec la cinquante-quatrième session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève, une conférence s’est tenue pour aborder la grave situation des droits de l’homme en Iran sous la dictature des mollahs. La conférence a rassemblé des personnalités internationales et des défenseurs des droits de l’homme qui ont insisté pour que des mesures soient prises sur deux questions cruciales : la prolongation de la mission d’établissement des faits des Nations Unies pour enquêter sur la répression des manifestations dirigées par des femmes en 2022 et le lancement d’une enquête sur l’exécution massive des détenus politiques en 1988 en Iran.
La grave situation des droits de l’homme en Iran
Antonio Stango, président de la Fédération italienne des droits de l’homme (FIDU) et modérateur de la conférence, a mis en lumière la situation alarmante des droits de l’homme en Iran. Fort de sa vaste expérience dans la surveillance des violations des droits de l’homme à l’échelle mondiale, M. Stango a exprimé sa profonde préoccupation face à la répression généralisée dans le pays. Il a souligné la vaste répression contre la dissidence, notamment de nombreuses exécutions et emprisonnements massifs de personnes participant à des manifestations pacifiques. M. Stango a qualifié les événements de l’année écoulée de vague de protestations s’apparentant à une révolution, soulignant le besoin urgent d’une attention et d’une action internationales.
Impunité et répression en Iran
Sonja Biserko, présidente du Comité Helsinki pour les droits de l’homme en Serbie et ancienne membre de la commission d’enquête des Nations Unies sur les violations des droits de l’homme en Corée du Nord, a souligné le problème persistant de l’impunité en Iran. Elle a attiré l’attention sur les rapports internationaux soulignant l’absence de responsabilité pour les violations des droits humains commises par les forces de sécurité iraniennes. Mme Biserko a particulièrement souligné la nécessité de justice concernant l’exécution massive de prisonniers politiques en 1988, au cours de laquelle des milliers de personnes ont perdu la vie en quelques semaines. Elle a souligné l’importance de renouveler la mission d’établissement des faits du Conseil des droits de l’homme de l’ONU pour enquêter sur les manifestations en cours et a appelé à une enquête approfondie sur le massacre de 1988. Mme Biserko a souligné le rôle du droit pénal international, de l’accès à la justice et de la responsabilité dans l’instauration de la paix et de la justice pour tous.
Le modèle iranien de déni et de répression
Tahar Boumedra, directeur de la Justice pour les victimes du massacre de 1988 en Iran (JVMI) et ancien chef du bureau des droits de l’homme de la MANUI, a souligné la tendance de l’Iran à nier et à réprimer les préoccupations en matière de droits de l’homme. Il a cité l’adoption récente d’un nouveau projet de loi sur le hijab et la chasteté en Iran, qui restreint davantage les libertés individuelles, en particulier pour les femmes. M. Boumedra a évoqué le cas tragique de Mahsa Amini, une jeune femme décédée en garde à vue, déclenchant des protestations à l’échelle nationale. Il a souligné que l’Iran reste lié par le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, PIDCP, qu’il a signé et ratifié en 1975. M. Boumedra a appelé à ce que les responsables des exécutions extrajudiciaires de 1988 rendent des comptes et a cité les recommandations d’anciens juges internationaux distingués qui ont soutenu la tenue des exécutions extrajudiciaires de 1988. les auteurs doivent rendre des comptes. Il a exhorté le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à renouveler les mandats de la mission d’établissement des faits et à élargir son enquête pour inclure le massacre de 1988.
Le rôle de la Suisse et une action mondiale urgente
Laurence Fehlmann Rielle, membre du Conseil national suisse, a exprimé sa profonde préoccupation face à la répression continue et au manque de liberté en Iran, affectant particulièrement les femmes. Elle a souligné le soulèvement qui a suivi le meurtre de Mahsa Amini, qui a contesté la propagande de pouvoir résolu du régime. Mme Rielle a souligné l’urgence d’une action mondiale pour lutter en faveur de l’abolition de la peine de mort et a appelé la communauté internationale à exercer une véritable pression sur l’Iran.
Elle a souligné l’engagement de la Suisse en faveur de l’abolition de la peine de mort et a exhorté le pays à jouer un rôle plus ferme. Mme Rielle a également appelé à une enquête internationale approfondie sur les événements récents en Iran et a salué le courage des femmes iraniennes dans leur quête des droits de l’homme et de la démocratie.
Le besoin urgent de responsabilisation
Kirsty Brimelow, une célèbre défenseure des droits de l’homme et ancienne présidente de la Criminal Bar Association et du Comité des droits de l’homme du barreau d’Angleterre et du Pays de Galles, a souligné le besoin urgent de rendre des comptes concernant le massacre de 1988 en Iran. Elle a dénoncé le caractère extrajudiciaire de ces meurtres, les qualifiant de crimes contre l’humanité. Mme Brimelow a souligné que de nombreux auteurs de ces crimes occupent encore des postes de haut rang en Iran, tandis que des témoins disparaissent et que des charniers sont détruits. Elle a déclaré que les familles des victimes exigent des comptes et la clôture, appelant à une action internationale. Elle a appelé l’ONU à créer un tribunal international pour une enquête formelle, soulignant l’importance de recueillir des preuves du poten poursuites judiciaires.
Les intervenants ont souligné la question persistante de l’impunité, la tendance au déni et à la répression du régime iranien, ainsi que la nécessité urgente d’une action mondiale. Les intervenants ont souligné l’importance de la responsabilité, de l’accès à la justice et du rôle de la communauté internationale dans la résolution de la situation des droits de l’homme en Iran.