AFP : 13 octobre – L’Iran a accusé l’Union européenne (UE) de « violations flagrantes des droits de l’Homme », en réponse aux accusations récemment renouvelées par les Européens contre la République islamique, a rapporté mercredi la presse.
Le porte-parole des Affaires étrangères, Hamid Reza Assefi, cité par les journaux, a aussi déclaré que l’Iran continuait à « améliorer la situation des droits de l’Homme » et que les griefs européens produisaient l’effet inverse de celui escompté.
« La République islamique s’inquiète de violations flagrantes des droits de l’Homme en Europe, des violations des droits des musulmans et des lois discriminatoires contre les minorités, et attend des pays européens qu’ils prennent des mesures positives pour améliorer la situation des droits de l’Homme », dit M. Assefi.
Les récentes conclusions des chefs de la diplomatie européenne, fondées sur des informations « inexactes », « feignent d’ignorer les réalités de la société iranienne », dit-il.
« Répandre le pessimisme et les accusations sans fondement avec des arrière-pensées politiques ne favorise pas les droits de l’Homme dans le monde », a-t-il ajouté.
Les droits de l’Homme constituent l’un des volets du dialogue engagé en décembre 2002 entre l’UE et l’Iran, sur lequel s’adosserait un accord commercial censé constituer une incitation pour la République islamique. Les Européens ne cachent pas leur déception devant les résultats de ce dialogue.
Les ministres européens des Affaires étrangères ont exprimé lundi à Luxembourg leur « profonde préoccupation devant le fait que, malgré (l’)engagement (du gouvernement iranien), de graves violations des droits de l’Homme se poursuivent en Iran ».
Dans leurs conclusions, ils observent que, « de façon globale, peu de progrès ont été effectués depuis l’ouverture du dialogue ».
Ils notent « que la situation au regard de l’exercice de droits civils et de libertés politiques clés comme la liberté d’expression s’est détériorée depuis les élections parlementaires de février ».
Ils s’alarment d’une recrudescence des exécutions, notamment de mineurs.
Ils « regrettent, malgré de récentes améliorations législatives, de nombreuses pratiques discriminatoires contre les femmes » et les minorités.
Ils exprimeront leur « profonde préoccupation » lors de l’assemblée générale de l’Onu à la fin de l’année, mais réaffirment les vertus du dialogue.
M. Assefi a plaidé lui aussi pour la poursuite du dialogue, en réclamant des « points de vue plus réalistes » de la part de l’UE.