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Iran : Les syndicats du monde entier protestent contre le traitement des chauffeurs de bus à Téhéran

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The Washington Post, 15 février – De Nora Boustany – Tandis que la communauté internationale se dispute avec l’Iran au sujet des progrès réalisés dans son programme d’enrichissement d’uranium, première étape potentielle dans le développement d’armes nucléaires, un tout autre conflit international est en train de naître concernant les pratiques syndicales sous la théocratie iranienne.

Les syndicats dans 18 capitales, dont Washington, prennent part aujourd’hui à des manifestations devant les ambassades et les Services des intérêts iraniens pour protester contre le traitement coercitif des chauffeurs de bus à Téhéran et dans sa banlieue, qui ont été maltraités, emprisonnés et renvoyés pour avoir tenté de négocier de meilleurs salaires.

Un certain nombre d’organisations internationales et de Washington répondent à l’appel de la Confédération internationale des syndicats libres basée à Bruxelles à une journée internationale d’action pour l’Iran. L’AFL-CIO, son Solidarity Center ici ainsi que le Metropolitan Washington Council de la fédération ont organisé une manifestation à midi devant le Service des intérêts iraniens au 2209 Wisconsin Ave. NW.

A l’étranger, les syndicats des transports ont prévu des manifestations en France, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Autriche, en Norvège, au Danemark, en Suède, en Allemagne, au Canada, au Japon, en Thaïlande, en Malaisie, aux Philippines, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Chili et aux Bermudes.

Le catalyseur de ces manifestations mondiales est l’arrestation le 22 décembre de Mansoor Osanloo, président du Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue (Syndicate of Workers of the Tehran and Suburbs Bus Co.) ainsi que des membres de son conseil de direction.

Sous la pression des syndicats internationaux et des groupes de défense des droits humains, les membres du conseil ont été libérés, mais Osanloo est toujours en prison et on dit qu’il serait en mauvaise santé. Le 28 janvier, le Syndicat, fort de 17000 membres, a organisé une grève pour protester contre sa détention et exigé que le gouvernement reconnaisse son droit à former un syndicat et à engager des négociations pour une convention collective de travail, droits protégés par les conventions de l’Organisation Internationale du Travail.

A la veille de la grève, des descentes de police ont eu lieu aux domiciles des activistes syndiqués. La police a également arrêté des travailleurs, et dans certains cas leurs femmes et enfants dont une petite fille de deux ans qui a été frappée et jetée dans un fourgon de patrouille, selon un article publié sur le site Internet de Solidarity Center.

Le jour suivant, le gouvernement et la société des transports publics ont envoyé les forces de sécurité et les forces armées, qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques tout en menaçant de tirer sur les grévistes. D’autres arrivés au piquet de grève ont été appréhendés sous la menace de revolvers.

Des centaines de personnes ont été arrêtées à leur domicile, a déclaré Heba F. El-Shazli, directeur de programme régional pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord à Solidarity Center. Certains prisonniers ont été libérés depuis mais on leur a interdit de retourner au travail.

Des centaines d’autres sont toujours incarcérés à la prison d’Evine à Téhéran sans accusations formelles contre eux.

Nous ne sommes pas parvenus à contacter le Service des intérêts iraniens pour des commentaires. Le gouvernement de Téhéran accuse les syndicats d’agir au détriment de la sécurité nationale, de mener des rassemblements illégaux et d’être liés à des groupes communistes et kurdes interdits.

Dans une lettre datée du 1er février, le président d’AFL-CIO John J. Sweeney a écrit au président iranien Mahmoud Ahmadinejad pour protester contre les arrestations. Sweeney a écrit : l’AFL-CIO « condamne fermement l’arrestation des travailleurs exerçant les droits des syndicats légitimes et reconnus internationalement et exige la libération immédiate et inconditionnelle de tous les syndicalistes détenus ».

Selon Gholamreza Mirzaei, porte-parole du syndicat des chauffeurs de bus de Téhéran qui a été cité sur un autre site Internet, 200 travailleurs ont été libérés en date du 7 février mais aucun n’a pu récupérer son poste et des centaines d’autres se morfondent toujours en prison.

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