AFP, Varsovie, 17 févreir – La direction du site de l’ancien camp de la mort d’Auschwitz a prévenu vendredi qu’elle s’opposerait à la venue de négationnistes iraniens de l’holocauste, s’ils s’avisaient de venir sur les lieux où sont morts plus d’un million de juifs.
Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a le projet d’organiser une conférence sur l’existence de l’holocauste pour mesurer « la dimension de cette réalité et donner un avis sur le nombre de victimes ».
« Les personnes qui nient que des gens aient été assassinés dans des chambres à gaz et qui profanent ainsi la mémoire des victimes ne seront pas admises sur le terrain du cimetière qu’est le musée d’Auschwitz-Birkenau », a annoncé sa direction dans un communiqué.
Interrogé par des journalistes, le ministre polonais des Affaires étrangères, Stefan Meller, a indiqué que son pays s’opposerait à toute démarche négationniste.
« C’est au-dessous de toutes les normes imaginables que de discuter ces choses, de les négocier ou même d’ouvrir un entretien » à ce propos, a-t-il déclaré.
Il a précisé que l’Iran n’avait pas contacté son ministère à ce sujet.
Mardi, l’ex-ambassadeur d’Iran en Pologne, aujourd’hui en poste au Portugal, Mohammed Taheri, avait remis en cause le nombre de six millions de victimes juives de l’Holocauste dans un entretien à la radio portugaise Antena 1.
« Pour incinérer six millions de personnes, il faudrait une quinzaine d’années », a déclaré le diplomate, en soulignant qu’il s’était rendu sur place à Auschwitz.
De 1940 à 1945, environ 1,1 million d’hommes, de femmes et d’enfants, dont une immense majorité de juifs de divers pays d’Europe occupés par les Allemands, périrent dans les camps de la mort d’Auschwitz-Birkenau, selon les historiens polonais.
Des millions d’autres juifs sont morts sur l’actuel territoire polonais dans d’autres camps d’extermination, comme Treblinka ou Sobibor, ou en dehors des camps, comme dans les ghettos de villes comme Varsovie ou Cracovie.