Reuters, Ottawa, 1er juin David Ljunggren Le Canada a demandé à lIran soit dinculper, soit de libérer léminent philosophe Ramin Jahanbegloo, citoyen canado iranien, qui a été arrêté le mois dernier pour suspicion despionnage, a affirmé jeudi le ministre des Affaires étrangères Peter MacKay.
MacKay a également déclaré que les diplomates canadiens avaient été repoussés à plusieurs reprises lorsquils cherchaient à contacter Jahanbegloo, premier intellectuel influent arrêté depuis lélection du président Mahmoud Ahmadinejad en juin dernier.
Cet événement a détérioré un peu plus les relations déjà médiocres entre le Canada et lIran, qui se sont gâtées rapidement en 2003 lorsque la photographe irano canadienne Zahra Kazemi est décédée en détention à Téhéran après son arrestation.
« Jai écrit directement au ministre des Affaires étrangères en Iran et lui ai demandé de porter toute son attention sur le dossier et soit de le poursuivre en justice, ce qui déboucherait sur une procédure légale, ou bien, de préférence, que M. Jahanbegloo soit libéré », a affirmé MacKay à la presse à Ottawa.
Jahanbegloo, chef du département des Etudes contemporaines du Bureau de la recherche culturelle à Téhéran, a donné une conférence sur les perspectives davenir de la démocratie en Iran et les relations entre lEtat islamique et lOccident.
« Nous avons tenté plusieurs fois dobtenir des visites consulaires. Cest très difficile il ny a eu aucun contact direct daprès ce que jai pu constater », selon MacKay.
« LIran ne reconnaît pas la double nationalité, donc ils ne reconnaissent en aucun cas sa nationalité canadienne ou ses liens avec le Canada. En fait, chose quelque peu bizarre, le fait davoir des liens avec le Canada ou lAmérique ou tout autre pays étranger constitue peut-être à leurs yeux une raison de plus de le détenir. »
MacKay a affirmé quOttawa avait reçu indirectement des informations selon lesquelles Jahanbegloo a été transféré au sein du système pénitencier iranien.
Les groupes des droits humains se plaignent fréquemment que Téhéran emprisonne des écrivains, des journalistes et des intellectuels réformateurs sans procès équitable.
La semaine dernière, lIran a convoqué lambassadeur du Canada pour quil explique les commentaires du Premier ministre canadien Stephen Harper, qui a condamné lIran à propos dun article rapportant que Téhéran allait peut-être faire porter aux minorités religieuses des vêtements spéciaux.
Harper avait fait ces commentaires avant que le journal canadien en question admette que cette histoire était fausse.