Cyberpresse.ca, 8 juillet par Christiane Desjardins Stephan Hashemi, fils de la photojournaliste Zahra Kazemi, vient de déposer une poursuite de 17 millions de dollars contre la République islamique d’Iran et trois de ses officiels, qu’il tient responsables de la mort de sa mère, survenue en Iran dans des circonstances dramatiques, en juillet 2003.
Déposée ces derniers jours en Cour supérieure de Montréal, la poursuite civile vise le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, le procureur chef de Téhéran, Saeed Mortazavi (que le gouvernement Harper voudrait voir arrêté et jugé) ainsi que l’ancien adjoint au directeur du renseignement de la prison d’Evin, à Téhéran, Mohammad Baksshi. Hashemi reproche au premier d’avoir participé à l’établissement d’un régime qui permet les arrestations et la torture, et d’avoir laissé impuni le meurtre de sa mère. Aux deux autres, il reproche d’avoir activement participé à l’interrogatoire et à la torture de sa mère, ce qui a entraîné sa mort.
Iranienne d’origine et photographe de métier, Zhara Khazemi a passé 20 ans en France avant de venir s’établir avec son fils au Canada, en 1993. En 2003, elle s’est rendue dans son pays d’origine et a obtenu un permis pour y prendre des photos des gens dans la vie quotidienne. Néanmoins, elle fut arrêtée le 23 juin 2003 alors qu’elle photographiait des manifestants devant la prison d’Evin. Détenue sans pouvoir prévenir qui que ce soit, elle aurait été interrogée, violée et durement battue avant d’être transférée, sans connaissance, dans un hôpital militaire.
Ce n’est que le 6 juillet que la mère de la journaliste aurait été avisée. Elle s’est rendue à l’hôpital mais on ne l’aurait autorisée à voir sa fille qu’à travers une vitre. Le 10 juillet, sans consulter la famille, les médecins ont débranché les appareils qui maintenaient la photojournaliste en vie. Le 12 juillet, on a annoncé officiellement la mort de Zhara Khazemi, qui fut rapidement enterrée en Iran malgré les protestations de son fils, qui voulait rapatrier le corps au Canada et faire réaliser une autopsie indépendante.