AFP, Téhéran, 17 octobre – Le ministre iranien de la Justice Jamal Karimi-Rad a justifié le rejet d’une libération conditionnelle du Français Stéphane Lherbier, condamné à 18 mois de prison pour entrée illégale en Iran, par le fait notamment que le verdict avait été « clément ».
Le ministre a déclaré à l’AFP que M. Lherbier, ainsi que l’Allemand Donald Klein qui a été condamné avec lui, pouvaient présenter une nouvelle demande de remise en liberté conditionnelle.
« Premièrement, la raison pour le rejet de leur appel (à une libération conditionnelle) est qu’ils ont reçu un verdict clément » en première instance, a dit M. Karimi-Rad, joint par téléphone.
L’ambassade de France à Téhéran a reçu la semaine dernière copie du verdict de la cour d’appel iranienne d’Hormozgan rejetant la demande de libération conditionnelle des deux hommes, détenus depuis novembre 2005 après leur arrestation lors d’une partie de pêche dans les eaux du Golfe.
Le quai d’Orsay a regretté ce refus en s’interrogeant sur « ses motivations », et en jugeant que la peine de 18 mois était « excessivement lourde par rapport aux faits qui leur sont reprochés ».
Le skipper français et son client allemand ont été arrêtés aux abords de l’île d’Abou Moussa, un secteur sensible occupé par l’Iran mais revendiqué par les Emirats arabes unis, et condamnés pour entrée illégale dans les eaux iraniennes.
M. Lherbier avait expliqué devant la justice iranienne avoir utilisé une carte maritime des Emirats ne faisant pas état de ce différend territorial.
Le ministre iranien de la Justice a indiqué que rien n’interdisait aux deux hommes de présenter à nouveau une demande de libération conditionnelle. « Même si leur demande de libération a été rejetée, cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas présenter une nouvelle demande », a-t-il dit.
Le porte-parole de la diplomatie française Jean-Baptiste Mattéi a indiqué que Paris considère que « d’un point de vue strictement judiciaire, il n’y a pas tellement de raisons de leur refuser une libération conditionnelle ».
Mais M. Karimi-Rad a estimé que le risque était trop grand que les deux hommes ne respectent pas les exigences d’une remise en liberté conditionnelle, notamment en quittant l’Iran.
« La liberté conditionnelle est soumise à des règles qu’ils pourraient ne pas remplir en ne restant pas en Iran », a dit le ministre. Une personne remise en liberté conditionnelle doit résider à une certaine adresse et se présenter régulièrement aux autorités.